La CORAF en arrêt de production pour tout le mois d’avril
La Congolaise de raffinage (CORAF), l’unique raffinerie que compte le Congo, est en arrêt d’activité depuis le 1er avril et le break devrait durer jusqu’à la fin du mois. Une annonce qui stresse les populations, désormais habituées aux pénuries de carburant et de gaz.
La CORAF va observer cet arrêt d’activité pour permettre l’entretien de ses équipements. Il s’agit notamment des pompes, des compresseurs, des fours, des aéroréfrigérants, des vannes, des clapets et bien d’autres. Cette opération arrive pourtant dans une période bien déterminée dans le fonctionnement d’une raffinerie ; Elle est donc normale. En principe, cet arrêt de machines est précédé d’une série de réunions pour permettre à tous les compartiments de la société de prendre les dispositions pour prévenir toute pénurie dans la période des travaux.
Mais cette annonce est mal vue par les populations, consommatrices de gaz et de carburant, produits de plus en plus rares dans les villes congolaises. Ces pénuries causent des dysfonctionnements dans le quotidien des congolais. Le gaz est devenu un produit rare depuis des longs mois dans les quartiers de Brazzaville. Un reportage de Vox Congo a montré comment les ménagères et autres usagers piaffent pour accéder au butane.
Il est vrai que la CORAF dispose de bacs de stockage suffisants pour faire des réserves en butane. Mais la production est assez faible. Le gaz produit à Pointe-Noire ne suffit pas pour alimenter tous les foyers congolais. Ensuite, il y a des problèmes logistiques qui s’ajoutent pour le ravitaillement sur Brazzaville du peu produit. L’interruption du trafic sur le chemin de fer met à nu toutes les faiblesses dans la stratégie de la CORAF et de ses partenaires comme la Société congolaise de logistique (SCLOG).
Ce qui explique que l’arrêt des machines ne soit pas une bonne nouvelle pour les consommateurs. Déjà avec le peu que la CORAF produit, tous les foyers ne sont pas approvisionnés. Avec des besoins en carburant estimés à environ 1,2 million de tonne par an, les Congolais n’ont, grâce à la CORAF, que moins de 800.000 tonnes. Cela ne représente que 45% des besoins. Pour combler le gap, le Congo doit être assez costaud pour de régulières importations du carburant. Ce qui constitue l’essentiel des échanges fluviaux entre Brazzaville et Kinshasa.
Depuis la série de pénuries que traverse le pays en produits gaziers et pétroliers, la CORAF se défend bien des critiques formulées par le commun de mortel. La Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) n’arrive toujours pas à financer les travaux d’extension de la CORAF, ainsi que de l’augmentation de sa capacité de production, concernant particulièrement le raffinage du pétrole. La société GPL SA, une filiale dans la distribution du gaz, serait responsable de la non disponibilité du produit chez les consommateurs.
Mais le Congo ne devrait pas souffrir de l’épuisement de ses réserves. La mise en service mi mars du gisement Moho Nord par le géant français Total E&P Congo devrait faire passer la seule production de cette société de 89 millions à 95 millions de barils de brut. Et le Congo est toujours dans le top 5 des pays producteurs de l’or noir en Afrique noire. Bien que le pétrole ne devrait pas rapporter en 2017 plus gros que 500 milliards de francs CFA. C’est au niveau du fisc pétrolier que les recettes seront plus intéressantes, presque le double.