La journée de réconciliation nationale se tient, 25 ans après la Conférence nationale, à Madingou, chef-lieu du département de la Bouenza, au sud du pays, dans un contexte tout particulier. Car le pays se relève lentement, d’un malaise né du référendum constitutionnel du 25 octobre 2015 et de la présidentielle du 20 mars dernier.
Aucun événement majeur n’est prévu, sinon les conférences-débats qui se tiennent à Madingou, à l’initiative du Comité de Suivi de la Convention pour la Paix et la Reconstruction du Congo (CSCPRC) que dirige le Haut-commissaire Marius Mouambenga. Sûrement, quelques associations ont également prévu des activités, pas de grande envergure.
Célébrée le 10 juin de chaque année sur toute l’étendue du territoire nationale, cette journée commémore la fin de la Conférence nationale souveraine, le 10 juin 1991. Depuis, les pouvoirs publics, partis politiques et société civile profitent de cette date pour prêcher les valeurs cardinales de la paix, de l’unité, de la cohésion, de réconciliation nationale et du pardon, dans un pays où la violence, le tribalisme et le régionalisme sont totalement loin d’être bannis.
L’édition 2016 se tient dans un contexte tout particulier, au moment où le climat politique reste crispé au sortir de l’élection présidentielle du 20 mars ayant consacré la victoire dès le premier tour de Denis Sassou N’Guesso, entrainant une série de violences dans le pays.
Il faut le reconnaitre que la paix clamée par les uns et les autres n’est pas encore revenue dans le pays, pire la réconciliation nationale. L’occasion serait indiquée pour toute la classe politique pour cimenter les vraies valeurs de paix, de réconciliation nationale et de pardon.
La conférence nationale souveraine se tint du 25 février au 10 juin 1991, à Brazzaville. Elle fut présidée par Mgr Ernest Kombo et mit fin à 27 ans du monopartisme. Le 10 juin, la classe politique congolaise s’engageait à œuvrer pour l’unité nationale. Une cérémonie symbolique de lavement de mains fut organisée, et à laquelle prirent part les principaux acteurs politiques d’alors. Malheureusement, quelques années seulement, le Congo a basculé dans un cycle infernal de guerres fratricides, entre 1992 et 2002.
Aujourd’hui, la paix reste l’une des priorités du gouvernement. Dans son programme d’action présenté récemment devant les députés, le Premier ministre Clément Mouamba place le dialogue comme principal moyen de résolution de conflits.