Le ministre de l’Intérieur de RDC, Evariste Boshab a indiqué dans la soirée du 19 septembre 2016 que la marche de l’opposition à Kinshasa avait fait 17 morts dont trois policiers. D’autres sources proches de manifestants avancent des chiffres avoisinant la trentaine de morts. Le gouvernement dit qu’il poursuivra les auteurs de ces violences qui ont paralysé Kinshasa.
Ces affrontements ont opposé les manifestants aux policiers anti-émeutes vers la permanence du parti présidentiel à Limete. La marche était organisée par une opposition radicale proche de Etienne Tshisekedi, de Moïse Katumbi ou Martin Fayulu, dénonçant la tenue à Kinshasa du dialogue intercongolais. Pour ces manifestants, le président Joseph Kabila doit partir au terme de son mandat en décembre 2016. Les manifestants le soupçonnent plutôt de rempiler pour un troisième mandat à la tête de RDC.
Selon les opposants qui avancent un chiffre avoisinant la trentaine de morts, 14 civils et 17 policiers, la police a attaqué les paisibles citoyens qui « marchaient les mains nues ». Le gouvernement a plutôt affirmé que les opposants avaient tout fait pour créer ces violences. « Les auteurs de ces actes seront poursuivis », a déclaré Evariste Boshab, le premier flic de RDC.
Les autorités entendent aller plus loin pour assurer la sérénité dans le pays. Le ministre de la Communication et médias, porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga a même menacé de « couper internet s’il le faut ».
Ce soir, la tension reste très vive à Kinshasa. Dans certains quartiers, les populations sont restées terrées chez elles. Les administrations et les commerces n’ont pas ouvert, et le transport en commun n’a pas fonctionné. Des scènes de pillages et de sabotage des biens des dignitaires du pouvoir ont été observées sur la ville.
Les manifestants devraient se rendre au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour déposer un mémorandum pour l’obliger à convoquer le scrutin présidentiel en décembre prochain. La manifestation n’avait quasiment pas démarré lorsque les autorités ont préféré l’annuler, craignant pour la sécurité des biens et des personnes.
La date symbolique du 19 septembre a été choisie par l’opposition de la RDC conformément à l’article 73 de la Constitution de ce pays qui stipule que « le scrutin pour l’élection du Président de la République est convoqué par la Commission électorale nationale indépendante, quatre-vingt-dix jours avant l’expiration du mandat du Président en exercice ».
Les participants au dialogue ouvert début septembre se sont mis d’accord sur l’organisation de la présidentielle couplée aux législatives avant tout scrutin. Mais la date n’a pas encore été trouvée. La majorité présidentielle propose déjà fin 2018. L’opposition tient au respect des délais constitutionnels.