Les victimes du 4-Mars attendent toujours la réhabilitation de leurs maisons
Sept ans après l’explosion du dépôt de munitions du régiment blindé au quartier Mpila, dans le cinquième arrondissement de Brazzaville, les victimes continuent d’attendre la reconstruction de leurs maisons détruites lors de cette catastrophe.
Quelques jours après la tragédie du 4 mars 2012, l’Etat avait pris la résolution de réhabiliter les demeures détruites des populations vivant dans les zones sinistrées. Une opération de recensement des parcelles avait été mise sur pied en vue de permettre au gouvernement de se faire une idée sur le nombre exact des maisons à refectionner. Dans les zones que le gouvernement avait déclaré touchées, seule celle de l’ex cinéma Ebina avait pu profiter de la somme allouée aux sociétés de construction pour refectionner les maisons endommagées.
Grâce à l’apport financier de l’Etat, tous les propriétaires ont bénéficié des logements modernes. Des résidences à la peinture identique jaune-blanc qui permettent à ce vieux quartier de refléter une nouvelle image.
Le contraste est qu’il existe encore une kyrielle de zones lésées. C’est le cas du lycée de la Révolution et le Collège d’enseignement général (CEG) Gampo Olilou, derrière l’église Catholique Sainte-Marie, l’ex dépôt du Chemin de fer Congo océan (CFCO), le quartier Chacona, des demeures situées après l’avenue de l’intendance avant l’hôpital de Talangaï, le quartier « Kanga Mbanzi » et toute la zone comprise entre l’avenue Gallieni et le port autonome de Brazzaville. Les victimes continuent encore d’attendre la construction de leurs maisons.
Ces derniers croupissent dans des maisons en tôle communément appelées «Heineken », dans des tentes déteintes, décapées et déchirées par les intempéries. Lassés de vivre ce calvaire au quotidien, certains habitants se sont mis à reconstruire leurs maisons sans attendre la fameuse aide.
Loud Ewoussi, qui vit dans une maison en tôle avec ses enfants déclare avoir perdu l’espoir depuis que le pays est plongé dans une crise financière et économique.
«L’Etat nous avait fait de bonnes promesses, mais jusqu’à lors rien n’a été réalisé. Nous sommes fatigués d’attendre les promesses qui ne se matérialiseront peut-être jamais », lâche Vivi Damba, une autre victime en attente.