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Un militaire et son complice arrêtés avec 20 kg d’ivoire à Oyo

Deux présumés trafiquants d’ivoire, de nationalité congolaise, ont été arrêtés le 21 juin à Oyo, dans la Cuvette, en flagrant délit de détention et circulation illégales, ainsi que de tentative de commercialisation de deux pointes d’ivoire, pesant au total 20 kg, représentant un éléphant massacré.

Il s’agit d’un militaire appartenant à la Garde républicaine en poste à Brazzaville et son complice dont la profession est pécheur. L’un serait un acheteur de ces pointes d’ivoire et l’autre démarcheur. Ces derniers sont tombés dans les mailles de la police. Informés, la direction départementale de l’économie forestière de la Cuvette et le Projet  d’appui à l’application de la loi sur la faune sauvage (PALF) ont salué cette arrestation et apportent leur appui juridique pour la suite de la procédure.

Ces ivoires auraient été achetés par le militaire auprès d’un individu habitant un village à proximité des aires protégées avant d’être transportés à Oyo. Les présumés trafiquants s’apprêtaient à les revendre à dans cette ville si les forces de sécurité publique n’étaient pas intervenues. Après leur interpellation, ces prévenus seront déférés à la maison d’arrêt d’Oyo où ils vont comparaitre devant le tribunal de grande instance de cette localité.

C’est la preuve que la Covid-19 qui sévit actuellement à travers le monde n’a pas fait reculer les trafiquants de la faune qui dans leurs faits et gestes s’organisent pour mettre en mal le patrimoine faunique. Les regards sont tournés vers la justice pour condamner sévèrement ces actes  ce,  pour une bonne cause, celle de la protection de la biodiversité.

Au cours des dernières années, le trafic des espèces fauniques au monde est devenu plus organisé, plus lucratif, plus mondialement répandu, et plus dangereux que jamais au même titre que le trafic de drogue. Un rapport publié par Wildlife conservation society (WCS) déclare que les éléphants des forêts d’Afrique ont décliné de 62% en 10 ans. Ce même rapport ajoute que chaque 15 minutes, en moyenne un éléphant est illégalement abattu sur le continent africain pour nourrir une demande insatiable en ivoire.  Le commerce illégal des produits de la faune conduit à l’extinction des espèces fauniques à travers le monde.

En République du Congo,  l’éléphant fait partie des espèces animales intégralement protégées, conformément à l’arrêté n°6075/MDDEFE / CAB du 9 avril 2011 déterminant les espèces animales intégralement et partiellement protégées. En outre, l’article 27  de la loi 37/2008, du 28 novembre 2008 sur la faune et les aires protégées stipule :  «  l’importation ; l’exportation ; la détention et le transit sur le territoire national des espèces intégralement protégées ; ainsi que de leurs trophées  sont strictement interdits ».

 

Les contrevenants de ces dispositions encourent des peines allant jusqu’à cinq (5) ans d’emprisonnement ferme et des amendes allant de 100 000 FCFA à 5 millions de FCFA.