La cour constitutionnelle confirme la victoire de Sassou N’Guesso
Le président de la cour constitutionnelle a déclaré le 6 avril à Brazzaville, Denis Sassou N’Guesso élu président de la République du Congo, avec 88,40% à l’issue d’une audience opposant le président sortant avec principalement le candidat Mathias Dzon, désormais crédité de 1,92%.
Le juge constitutionnel n’est pas allé par quatre chemins. Il a commencé par rejeter les recours introduits par le candidat Mathias Dzon et le citoyen Christian Mozoma, jugeant « irrecevables » leurs requêtes. Christian Mozama, un enseignant d’école primaire, n’était pas candidat à cette élection. Mais, il s’est dit choqué de voir le ministère de l’Intérieur publier les résultats d’une élection présidentielle dont l’un des candidats était décédé. « Ce n’est pas humain », a-t-il plaidé devant le juge.
Le candidat Mathias Dzon a bâti sa stratégie sur le décès de Guy Brice Parfait Kolelas pour espérer obtenir l’annulation du scrutin. Il s’est basé sur l’article 70 qui stipule en substance que le scrutin devrait être annulé et reporté dès lors qu’un candidat rencontre un « empêchement définitif ».
L’avocat de Denis Sassou N’Guesso à cette audience lui a simplement rétorqué qu’il n’avait pas qualité de plaider au nom d’un autre candidat. D’où sa requête était infondée. Mathias Dzon qui a choisi ne pas s’attacher des services d’un avocat, s’est pourtant débattu comme un buffle pour se faire entendre raison. Il a fait de nombreuses révélations sur des irrégularités qui auraient entaché le scrutin, mais sans suffisamment apporter la preuve de ses assertions. Son dossier a été jugé « irrecevable ».
Finalement, c’est le recours de Jean-Jacques Serge Yhombi Opango, allié de Guy Brice Parfait Kolelas qui été recevable. Son avocat, maître Philippe Esseau a estimé que dès lors qu’il était en alliance avec Kolelas, il avait l’ambition pour la conquête du pouvoir.
Mais son recours a aussi été rejeté par juge constitutionnel. Ayant vidé ainsi tout le contentieux électoral issu du scrutin des 17 et 21 mars, la cour constitutionnelle a confirmé la victoire de Denis Sassou N’Guesso.
L’Union des démocrates humanistes (UDH Yuki) le parti de Parfait Kolelas n’avait pas déposé de recours. Son bureau politique avait cependant demandé, dans une déclaration, à la cour constitutionnelle d’annuler les résultats publiés par le ministre de l’Intérieur et de reporter le scrutin. L’UDH Yuki ne s’est pas prévalu de la mort de son président pour réclamer le report du scrutin. Elle a plutôt mis en avant les irrégularités et les fraudes massives.
Ce parti a d’ailleurs publié ses propres résultats sur la base de 1.172 fiches jaunes de résultats, sur les 5.778 existants.
Voici les nouveaux résultats :
Denis Sassou N’Guesso réelu avec 88,40, et non 88,57
Guy Brice Parfait Kolelas descend à 7,76%
Mathias Dzon gagne deux points, soit 1,92%
Joseph Kignoumbi Kia Mboungou, 0,62%
Dave Uphrem Mafoula est à 0,52%.
Des candidats face à Sassou N’Guesso, seul Dave Mafoula avait reconnu les résultats provisoires et félicité le vainqueur.