Besoin de près de 354 millions pour assister les sinistrés du Pool
La ministre des Affaires sociales et de l’Action humanitaire, Antoinette Dinga Djondo a lancé le 12 juillet à Brazzaville, en présence des ambassadeurs et des chefs d’agences des Nations Unies, un appel à la collecte d’aide pour soulager la souffrance des populations du Pool, victimes des opérations militaires dans leur département. Cette aide, évaluée à près de 354 millions de francs CFA, devrait inclure la réparation de quelque 1.500 maisons détruites pendant la chasse contre les ex-combattants ninjas du pasteur Ntumi.
L’appel à la collecte de dons du gouvernement a été lancé à l’occasion de la publication d’un rapport qui fait le point sur la situation humanitaire dans le Pool, depuis les événements du 4 avril dernier. Ce rapport est le fruit d’une enquête conjointe menée par les agents du gouvernement et les membres d’agences du Système des Nations Unies.
Il en ressort que plus de 1.700 personnes sont touchées par les manœuvres de la traque et de la fuite du pasteur Ntumi dans le Pool. Parmi elles, 1.200 sont toujours en fuite dans les villages voisins ou carrément dans les forêts. Quelque 170 familles ont fait preuve de générosité, en accueillant de nombreux déplacés. Ces sinistrés sont principalement identifiés dans les localités de Soumuna et de Mayama où des casses sont encore visibles, d’après les enquêteurs. La peur de la présence militaire est toujours présente dans l’esprit des sinistrés, réticents de regagner leur terroir.
Le rapport indique que plus de 1.500 habitats ont été détruits pendant les opérations militaires. Le spectacle est très visible sur la route de Kinkala, au village Soumouna, considéré comme le fief du pasteur Ntumi. Ce village a été rasé par les tirs d’hélicoptère à la traque des hommes du pasteur Ntumi, responsables, selon le gouvernement, des événements du 4 avril dernier à Brazzaville. Les mouvements de populations fuyant les exactions des forces combattantes ont été signalés à Mayama centre, à Goma Tsé-tsé, à Vindza et à Kimba. Nombreux ont rejoint les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire, ainsi celles de la Bouenza voisine.
Pour la ministre en charge de l’Action humanitaire, il s’agit d’apporter en urgence de la nourriture, de l’eau potable et des kits de cuisine à ces familles sans abri. Ensuite, il faut une aide plus durable telles que les semences pour permettre aux sinistrés de se refaire les greniers et les réserves alimentaires. Enfin, il faut reconstruire les maisons qui ont été détruites. Antoinette Dinga Djondo a estimé que cette fois-ci, il faut mettre fin au drame du Pool en recherchant les réelles causes de cette histoire qui n’en finit plus et qui est devenue pour certains « un fonds de commerce ».
Le ministre de la Défense nationale, Charles Richard Mondjo, dont les éléments sont déployés sur le terrain dans le Pool, a pris acte de cette situation, affirmant que les forces armées font tout pour ramener la confiance avec les populations qui sont toujours en fuite depuis plus de trois mois. L’armée travaille à ce qu’aucune zone d’ombre ne soit notée dans la situation du Pool.
Les Nations Unies qui ont participé à cette enquête exhortent le gouvernement congolais à vite mobiliser les moyens pour assister les ces populations. Pour Pierre Mabiala, le ministre de la Justice, les auteurs de cette situation ne resteront pas impunis.