Il n’y a plus de syndicats les plus représentatifs au Congo, selon l’USC
Le secrétaire général de l’Union des syndicats du Congo (USC), Rémy Batela a déclaré, lors d’un meeting en salle organisé le 28 avril à Brazzaville, que « les syndicats les plus représentatifs » n’existaient plus au Congo. Le syndicaliste a lancé cette diatribe prélude à la journée internationale du travail célébrée le 1er mai.
Rémy Batela a affirmé que depuis que l’on n’organise plus les élections professionnelles dans le pays, il y a cinq ans, il est absurde de parler de syndicats les plus représentatifs. Pour lui, ces syndicats ne sont plus en mesure de décider du sort des 80.000 travailleurs congolais. « C’est une escroquerie à laquelle le ministère du Travail devra mettre fin», a-t-il dit.
La présidente de l’USC, Anne-Marie Nzila a par ailleurs, rappelé que depuis cinq ans, aucune élection des délégués du personnel n’a été organisée pour évaluer la représentativité des uns et des autres. Ce qui fait entorse à la périodicité du mandat d’un délégué du personnel fixé par la loi.
Le secrétaire général de l’USC a dénoncé l’attitude du gouvernement à ne vouloir travailler qu’avec les «syndicats d’accompagnement ». Cette situation met en danger la position des travailleurs. Car, a-t-il martelé, en période de récession économique, ce sont souvent les acquis des travailleurs qui sont touchés. Il a par exemple cité la réduction des salaires, le blocage des effets financiers, la réduction des primes et indemnités. Il a fait savoir que devant des telles situations, les syndicats les plus représentatifs en question sont toujours prêts à sacrifier les acquis des travailleurs au profit de leurs propres intérêts.
Anne-Marie Nzila a dressé un tableau sombre sur tous les plans de la vie au Congo. Pour elle, face à ce tableau sombre, il est évident que les droits des travailleurs soient menacés et les risques de désyndicalisation élevés. « En sus, cela engendre un climat délétère qu’il faut éviter dans les relations professionnelles », a-t-elle dénoncé.
Elle a pensé que la crise actuelle doit être payée par ceux qui l’on causée et non par les travailleurs. Les licenciements doivent être arrêtés et des mesures idoines doivent être prises sans tarder pour protéger les chômeurs et les travailleurs. Pour cette dernière, les travailleurs licenciés et leurs familles ont aussi le droit de vivre ; c’est pourquoi leurs droits doivent être complètement payés, sans compromis ni compromission.
L’USC est née en janvier 2016 et compte 13 fédérations et syndicaux nationaux. Depuis janvier 2017, elle est affiliée à la Fédération syndicale mondiale.