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Ayato, le maître bricoleur au service des enfants

Communément appelé « maître Ayato », Arsène Mounzika Mpanzou est un réparateur de bicyclettes, motos et autres jouets électriques pour enfants. Il achète ou récupère les coques et pièces détachées qu’il remonte pour ensuite revendre à des prix accessibles.

Aux quartiers Diata, à Makélékélé et à Batignolles à Moungali, la plupart des familles viennent réparer ou acheter les bicyclettes, les motos et jouets montés par Arsène Mounzika.

«A l’approche de la fête de Noël, je viens passer les commandes des vélos de mes enfants auprès de maître Ayato qui me livre toujours à temps et à des prix bas. J’ai même la possibilité de débattre les prix, ce qui ne se fait pas au magasin» témoigne Francine, une mère de trois garçons, vivant au quartier Batignolles.

Ancien mécanicien-chauffeur, âgé de 43 ans, Arsène Mounzika Mpanzou s’est spécialisé dans la réparation des motos, bicyclette et jouets pour enfants après la guerre de 1997. «Jusqu’en 1997, je pratiquais la mécanique automobile et la conduite. J’ai exercé ces deux métiers pendant un an et demi avant que le garage où j’exerçais ne puisse fermer à cause de la guerre. A mon retour à Brazzaville, en 2003, j’ai dû opter pour la réparation des vélos et les bicyclettes, par manque de débouchés. Depuis là, cette reconversion me permet de vivre et de subvenir aux besoins de ma famille», explique-t-il.

« Maître Ayato » répare les articles que ses clients lui amènent. Mais, il consacre le plus de son temps à remonter les carcasses et les pièces achetées ou récupérées. «Une fois que les pièces sont stockées, je monte les modèles sous forme d’échantillons que j’expose pour permettre aux clients de choisir les modèles qui leur plaisent. Parfois, certains clients adultes ou les parents qui viennent pour leurs enfants, choisissent la coque, ensuite je ne fais plus que monter les accessoires», précise-t-il.

Si les prix des articles vendus par Arsène Mounzika sont toujours à débattre, il reconnaît tout de même faire de bonnes affaires, notamment en fin d’année. «Les mois de novembre et de décembre sont les périodes de l’année où j’ai souvent le plus de demandes. Pour les bicyclettes, je propose, par exemple,  45.000 francs CFA aux adultes, 25.000 francs CFA aux enfants et 18.000  francs CFA aux plus petits», note «maître Ayato»

Le rêve d’Arsène Moundzika Mpanzou est d’ouvrir, un jour, un atelier moderne où il élargira ses activités. «Mon rêve est d’élargir mes activités pour incorporer la mécanique, la peinture et la tôlerie. Il me faut des moyens financiers que je ne dispose pas aujourd’hui mais je continue à persévérer. Je veux aussi transmettre mes connaissances auprès des plus jeunes. Pour cela, il me faut une structure plus large et mieux organisée. Je sollicite le soutien des pouvoirs publics, des ONG et des personnes de bonne volonté car ce que je fais peut permettre à d’autres jeunes de s’en sortir», lance Ayato, sous forme de cri de cœur.

Arsène Moundzika exerce ses activités à son domicile situé derrière l’usine SOFAB, au bord du chemin qui sépare les quartiers Diata et Batignolles. Il vit en union libre et est père de cinq enfants.