La police interpelée sur de multiples cas de violences au Congo
Le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, a exhorté le 18 septembre à Brazzaville, à l’atelier de validation des directives sur les violences basées sur le genre et du guide de formation des agents de la Police, l’ensemble du personnel de la police à appliquer les normes minimales contenues dans les directives, dans toutes les actions, afin de veiller à ce que les mesures de prévention et des réponses à la violence basée sur le genre soient prioritaires.
Le ministre Mboulou a indiqué que les directives claires et sans équivoques qui figurent dans les textes fondamentaux sur la prévention et la réponse aux violences basées sur le genre dans la police fourniront aux agents de la police nationale la façon de prévenir la violence basée sur le genre et de faciliter l’accès des survivants aux services d’intervention de la police. « Elles décrivent des actions concrètes qui peuvent être adaptées à toutes situations de violences basées sur le genre », a-t-il ajouté.
Pour Raymond Zéphirin Mboulou, l’application des normes minimales constitue un élément fondamental de la réponse en faveur de la santé, de la sécurité et le bien-être des femmes et des filles dans les situations de violence.
La représentante résidente du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Barbara Laurence, a déclaré que les violences sexuelles étaient une des parties émergées de l’iceberg des violences basées sur le genre au Congo et à travers le monde. Selon elle, dans une étude conduite conjointement entre le ministère de la Santé et de la population et le FNUAP en 2015, 1381 cas reçus dans les centres de santé ont pu être analysés.
A cet effet, a-t-elle dit, 82% des cas concernant les moins de 20 ans, 20% des enfants de moins de 10 ans violés, ont été pris en charge dans les formations sanitaires. Dans de nombreux cas, a souligné Barbara, les violences sexuelles ont été perpétrées par un membre de la famille ou une personne très proche de la famille. « Trop souvent, la personne impliquée est en situation d’autorité, soit un enseignant, un prêtre, ou un homme en uniforme », a-t-elle notifié.
Pour sa part, le coordonnateur du projet « Prévention et réponses aux violences basées sur le genre dans la police », le colonel de police, Jean Roger Kouni-Okogna, a rappelé qu’entre 2012 et 2014, 1.381 cas de ce fléau avaient été recensés dans 23 hôpitaux, dont 82% constitués de violences sexuelles et 18% de violences physiques.
« Pour faire face à ces dérives, un accord a été conclu le 25 octobre 2016 entre le ministère de l’intérieur, de la décentralisation et du développement local et le FNUAP. Un projet dit « Prévention et réponses aux violences basées sur le genre par les agents de la Force publique » a été mis sur pieds », a-t-il fait savoir.