Le cimetière fermé de Mont Kamba dans le 4ème arrondissement Loandjili à Pointe-Noire a été transformé en champ de cultures d’arachides, de patates, de légumes, de papayers et autres. Il est devenu une source d’approvisionnement des marchés en produits agricoles.
Les plantes dans le cimetière Mont Kamba jouissent d’une bonne santé. Les populations accourent nombreux pour y entreprendre des activités agricoles.
« Depuis deux ans que je travaille comme cultivatrice dans ce cimetière. Celles qui m’ont précédée ici, disent avoir reçu l’autorisation des responsables municipaux pour assainir les lieux. Nous sommes aussi encouragées par certains parents des défunts. Nos cultures poussent bien et il n’y a pas de conflit de terre ici », fait savoir Antoinette Djembo, Cultivatrice.
Des pratiques encourageantes pour certains habitants car, ce site est entretenu qu’une fois l’an. L’envahissement de ce site par des herbes en fait un repère des bandits.
« Je trouve que c’est bien. L’initiative des populations qui essaient d’assainir ce site est à encourager. Ceux qui ont peur de consommer les produits sortis dans ce cimetière ont tort. Cela n’engage qu’eux car, chacun est libre de penser ce qu’il veut. Des morts, il ne reste plus rien. Au contraire, leurs restes mortels enrichis le sol. Ils deviennent des engrais pour nourrir les plantes. Depuis que ces femmes exercent cette activité ici, il n’y a pas eu des plaintes sur l’origine de ces produits », explique Anaclet Damba, Habitant de Mongo-Kamba.
Plusieurs vendeurs des différents marchés de la ville s’approvisionnent sans inquiétude au cimetière de Mont Kamba.
« Nous nous approvisionnons souvent ici pour alimenter à notre tour les marchés. Nous-mêmes consommons aussi, sans arrière-pensée, les produits issus de ce cimetière. Je préfère ce qui est cultivé ici, parce qu’il n’est pas utilisé des matières fécales par rapport aux légumes et autres produits cultivés ailleurs », souligne Exaucia, vendeuse au marché Thystère.
D’autres personnes par contre pensent que c’est une désacralisation des morts.
« Les plantations dans ce cimetière sont anormales. Elles peuvent causer plusieurs maux. Il n’est pas possible de mettre les cultures dans un cimetière. L’endroit n’est pas propre pour les cultures qui sont à consommer. Il revient à la municipalité de Pointe-Noire d’entretenir ce cimetière pour éviter qu’il soit une cachette des hors la loi », s’inquiète Audrey Mouanda, riveraine du cimetière de Mont Kamba.
Les cultivatrices risquent aussi leur vie en travaillant dans les touffes d’herbes. Les pouvoirs publics devraient entretenir régulièrement le cimetière pour la sécurité des riverains et des passagers aux abords du site.