Annick Patricia Mongo : « Il était indispensable que le Congo se dote d’un outil de promotion des investissements »

Née de la volonté du gouvernement congolais de diversifier l’économie, l’Agence pour la promotion de l’investissement (API) a déjà une année d’existence. L’Institution a-t-elle réussi à concevoir une image attractive du Congo à l’étranger, prospecter et faciliter l’implantation des investisseurs dans le pays ? Bilan à mi-parcours par sa directrice générale, Annick Patricia Mongo.

Vox Eco : Cela va faire une année que vous présidez aux destinées de l’API. Quel sentiment avez-vous après 12 mois d’exercice ?

Annick Patricia Mongo : Il faut dire qu’en 12 mois nous avons travaillé au positionnement de l’API dans le paysage institutionnel congolais. Nous nous étions assigné comme principaux  objectifs  la visibilité de notre institution et la collecte d’informations économiques dans tous les secteurs d’activités. Il était question pour nous de nous faire connaître, de vulgariser les missions de l’API auprès des administrations publiques, des organisations internationales, du secteur privé et du grand public. On peut dire aujourd’hui  que l’API commence à être connue. L’une des missions de l’API est la mise à disposition d’informations économiques fiables. C’est pourquoi au cours de cette année d’installation, l’API s’est attelée à collecter toutes les informations économiques de base du Congo qui pourraient  aider les investisseurs à prendre leur décision.

Quels sont les problèmes que l’API rencontre précisément ?

A.P.M : Le Congo est le 190e pays à mettre en place une agence de promotion des investissements. C’est dire quelle est l’importance d’une telle agence dans tous les pays. Avant, l’investisseur devait aller d’administration en administration pour avoir une quelconque information, aujourd’hui l’API centralise l’information et la met à la disposition de l’investisseur. Elle est la porte d’entrée officielle de tout investisseur au Congo qu’il soit national ou étranger. Par ailleurs, l’API est née de la volonté du gouvernement de diversifier l’économie congolaise. Il était indispensable que le Congo se dote d’un outil de promotion des investissements, pour  concevoir une image attractive du Congo à l’étranger, prospecter et faciliter l’implantation des investisseurs dans le pays.

Quel bilan faites-vous en une année d’exercice ?

A.P.M : Comme je l’ai dit précédemment, la première année était beaucoup plus une année d’installation au cours de laquelle nous avons mené beaucoup d’activités de communication et participé à divers forums tant au niveau national, qu’international,  dans le but de nous faire connaître. Cette année nous a permis aussi de constituer une banque de projets dans l’optique de mettre en relation les investisseurs étrangers et nationaux en vue d’établir des joint-ventures. Nous avons également constitué une banque d’informations qui nous permettra à terme de centraliser toutes les informations économiques clés, secteurs par secteurs à mettre à la disposition des investisseurs. Nous avons mis en place des points focaux dans toutes les administrations publiques intervenant dans le circuit de l’investisseur afin de mettre en place une plateforme de concertation permanente. Nous avons organisé une réunion avec les banques installées au Congo afin de faciliter le financement des entreprises.  L’API s’est par ailleurs affiliée à deux plateformes internationales : le WAIPA qui est l’association mondiale des agences de promotion des investissements et le RIAFPI qui est le réseau francophone des API. On peut dire que ça a été une année très riche, mais beaucoup reste à faire.

Le classement du Congo dans le Doing busines ne constitue t-il pas un obstacle à la promotion de l’investissement dans le pays ?

A.P.M : C’est une contrainte majeure à la promotion des investissements. C’est pourquoi nous avons initié des rencontres avec les administrations impliquées dans le circuit de l’investissement pour réfléchir à comment lever les goulots d’étranglement qui polluent l’environnement des affaires et appliquer de façon effective les mesures et réformes prises par le gouvernement dans le sens de l’amélioration du climat des affaires.

De quelle manière l’API assiste les investisseurs privés et publics dans la réalisation de leurs projets ?

A.P.M : L’accompagnement de l’API commence par l’accueil des investisseurs, la mise à disposition d’informations et de données fiables liées à leur projet. Ensuite, nous les accompagnons dans toutes les démarches administratives de création de leur entreprise et l’obtention d’autorisation de quelque nature que ce soit. Enfin, nous les assistons dans la phase de mise sur pied de leur projet et, le cas échéant, nous les aidons également à trouver des partenariats ou à diversifier leurs activités. Bref, nous sommes présents à toutes les étapes, de la conception à la réalisation de leurs projets. Ici, nous jouons un rôle de facilitateur, essentiel pour rassurer les porteurs de projets.

Apres une année, quel est le retour que vous avez auprès des sociétés publiques et privés et comment perçoivent –elles cette institution ?

A.P.M : Les acteurs du secteur privé sont heureux d’avoir une structure qui leur est dédiée, une structure qui a pour vocation de les accueillir, de les accompagner, de les orienter à chaque étape de leur projet d’investissement, jusqu’à la réalisation. L’API est là en fait pour faciliter la vie de l’investisseur. Et l’installation de l’API au Congo est un signal fort du gouvernement envers les investisseurs, car désormais il existe une porte officielle de l’investisseur. Ils ont un interlocuteur privilégié. Nous voyons que les sociétés portent beaucoup d’espoir en l’API et leur souhait est que l’API ne soit pas une institution de plus. Du côté du secteur public, nous travaillons en bonne intelligence. C’est vrai qu’au début les missions et le rôle de l’API n’étaient pas bien perçus, mais de plus en plus je pense que les uns et les autres comprennent le bien fondé de notre institution. En fait les uns et les autres nous encouragent à multiplier nos efforts.

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