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Quel avenir pour Miss Congo ?

La dernière élection de la plus belle fille du Congo interpelle plus d’un amoureux de la beauté congolaise. Habitués à un spectacle haut de gamme avec des candidates charmantes dignes de défendre les couleurs du Congo à l’extérieur, les Congolais sont unanimes de ce que Miss Congo serait dans la tourmente, si les pouvoirs publics n’interviennent.

L’élection Miss Congo est le plus prestigieux et ancien concours de beauté et d’élégance dans le pays, organisé par le Comité Miss Congo (COMICO). A l’issue de ce concours, une fille charmante, élégante, belle et intelligente est choisie comme ambassadrice de beauté. Elle représente le pays aux différents concours internationaux comme Miss CEMAC, Miss Monde, Miss Queen international. Lors des cérémonies officielles de la République, elle est parmi les hôtes. La Miss fait partie des corps constitués nationaux.

Mais depuis bientôt dix ans, aucune candidate du Congo n’a pris part aux concours mondiaux. La raison évoquée par le Comité, c’est le manque de moyens financiers. Si au départ la Miss bénéficiait d’avantages du genre villa, voiture, bourses d’études, voyages, financement du projet pour lequel elle est élue, tout ceci est à placer aux calendes grecques. Ainsi, on a vu des Miss Congo habitées sous les toits de leurs parents, se déplaçant dans des taxis, parfois des bus. Certaines ont été expulsées des établissements scolaires par ce que les frais scolaires n’étaient pas payés.

Le divorce est-il consommé entre le COMICO et la marraine Antoinette Sassou N’Guesso ?

On a vu monter d’autres concours de beauté  tels Miss Francophone, Miss Université et Miss Indépendance, qui ont concurrencé avec acharnement Miss Congo. Des autorités ont bien voulu accompagner ces concours au détriment de Miss Congo, pourtant seule reconnu au plan mondial. A chaque fête du 15 août, la Miss indépendance reçoit des présents plus importants que ceux de la Miss Congo. La Première dame, Antoinette Sassou N’Guesso, jadis marraine de Miss Congo, a visiblement pris désormais partie pour la Miss indépendance au détriment de la Miss Congo. Le choix de la Première dame est jusque-là non incompris par le COMICO. Bien que le Comité Miss Congo, dirigé par Pupuce Mouetoukouenda Ibata inscrivait sur les supports de communication le nom de la Première dame comme marraine, celle-ci ne s’est plus jamais manifestée. A la 19e édition, et à la surprise de tous, c’est le ministre de la Culture et des Arts Léonidas Mottom qui a parrainé l’événement.

De son côté, la présidente d’honneur, Ninelle Ngouelondele, fille du chef de l’Etat, regarde de loin l’organisation de l’élection et la vie des Miss depuis quasiment depuis 8 ans. La dernière Miss qui a bénéficié d’une voiture, c’est Loïca Kengue en 2012, dont du COMICO. Celles de 2013, 2014, 2015 continuent a rouler à pieds. Et pourtant, les Miss de 2004 à 2007 ont reçu leurs voitures.

L’Etat et des sponsors qui ne tiennent pas leurs engagements

Le Congo est l’un des rares pays en Afrique qui ne subventionnent pas le Comité d’organisation de Miss Congo. Au Gabon, au Benin, en Côte d’Ivoire, pour ne citer que ces pays-là, l’Etat débourse plus de 50 millions de francs CFA à chaque édition pour l’entretien de la Miss. Cette bagatelle lui permet de prendre part aux concours internationaux, de vivre convenablement durant ses douze mois de règne, de réaliser ses projets sociaux et de s’acheter un appartement.

« Lorsque nous nous retrouvons avec d’autres Miss dans un pays étrangers, la Miss Congo est la moins équipée de tous. Tenue non conforme, pas de trousse», a lâché un membre du COMICO.

Ce fait est imputable à l’Etat congolais mais aussi aux sponsors qui, pendant la soirée de l’élection, sont nombreux à faire des promesses qui ne sont pas tenues ensuite. L’huissier de justice de Miss Congo maître Patrice Mahoungou, a du mal à poursuivre  ces sponsors, sociétés et particuliers. Est-ce par complaisance ?

N’eût été la Société Nationale des pétroles du Congo (SNPC) qui depuis 5 ans accompagne le COMICO, on en parlerait plus. Sauf que, le sponsoring de la SNPC ne sert qu’à l’organisation de la soirée du concours et non au mandat de la Miss.

La présence de Léonidas Mottom à la dernière édition de ce samedi augure sûrement des lendemains meilleurs. Il a la lourde responsabilité de la survie ou de la mort de ce concours entre ses mains.