Benedicta De Mampika, la styliste qui transforme le pagne en accessoires de maison
La couturière et styliste congolaise Benedicta De Mampika utilise le pagne africain pour créer des articles de maison tels que des sous-plats, faits à base de bouchons de bouteille ingénieusement habillés de pagne. L’artiste est prête à partager son savoir-faire à de jeunes congolaises.
D’autres articles comme le panier de pains, la nappe de table et les gants de cuisine qu’elle fabrique, sont aussi faits de tissu africain. C’est à la foire multisectorielle de Brazzaville que Vox rencontre De Mampika, 27 ans. Elle confectionne également des bracelets en perles, des tableaux en horoscopes chinois à base de pagne. « Nous voulons valoriser le pagne africain afin d’éviter d’être esclaves des tissus européens », laisse-t-elle entendre, prônant le panafricanisme dans les motifs de ses œuvres.
Ces articles sont accessibles à des petits prix. Par exemple, les pose-assiettes sont vendues à 5.500 francs CFA, les bracelets à 500 francs CFA ou les pots de fleurs à 2.500 francs CFA. « Nous arrivons à tirer du bénéfice lorsqu’on expose dans les foires comme ici. Les clients sont attirés par la qualité de nos articles. Le plus souvent, ce sont les contacts que nous avons avec nos fidèles clients qui nous emmènent par la suite leurs collègues ou amis, et qui deviennent à leur tour accro », indique-t-elle.
Les pagnes dont elle sert comme matière première proviennent des marchés de la place, quand elle ne les importe pas elle-même du Togo, du Bénin ou du Ghana.
L’idée de créer des articles de maison à base du tissu africain lui est arrivée grâce à sa sœur qui fait de la couture, elle aussi, mais juste pour se « distraire », révèle Benedicta. Initiée à la couture depuis l’enfance, Benedicta s’est professionnalisée en 2009. Elle était plus inspirée par les travaux de sa sœur pour se lancer dans ses propres créations artistiques. Ainsi, la cuisine a été son plus grand domaine d’inspiration : des pose-assiettes en bouchons, des gants en tissus…
Malgré son engouement pour la création artistique, Benedicta est toute seule dans son atelier. Il lui faut de la main d’œuvre et de l’aide. Elle ne manque cependant pas d’ambitions pour partager son savoir-faire. « Je compte former dix jeunes gratuitement d’ici le mois d’octobre, afin de les initier à la couture, au stylisme et à la création des accessoires », annonce-t-elle, tout en plaidant pour un soutien financier.