L’université Marien Ngouabi de Brazzaville s’est dotée en mars 2013 d’une grande bibliothèque moderne. Elle est chaque jour ouvrable prise d’assaut par des étudiants, mais aussi par des chercheurs de tout acabit. A la quête perpétuelle du savoir. Vox Congo y a passé une matinée, voguant entre les rayons et les salles de lecture, discutant en même temps avec des usagers…
Situé dans l’enceinte du Rectorat, la grande bibliothèque universitaire de Brazzaville est une grande structure de documentation, de formations et d’informations au service des étudiants, des enseignants et des chercheurs. Elle reste ouverte toute la journée, accueillant les perpétuels conquérants des connaissances et des fouineurs d’histoires.
Aujourd’hui, on n’exige plus de carte d’étudiant ou de déclaration de recette comme à l’ouverture ; Une pièce d’identité suffit pour que l’usager ait accès dans ces salles reparties chacune selon son profil, tenant compte des 11 établissements de l’université Marien Ngouabi. Telle une lignée de pharaons, on peut lire sur les fronts, les différentes salles. Non loin de l’entrée, on peut voir la salle de consultation des archives et des travaux d’études et de Recherches, ou la salle de Sciences exactes.
Des deux modes de consultations connus de toute bibliothèque, à savoir, la consultation directe et la consultation indirecte, c’est la seconde interdisant le contact « usager-rayon » qui régit l’organisation de cette institution. Une fois son nom couché sur un registre pour des besoins statistiques, l’usager s’en va consulter les répertoires mis à sa disposition avant de passer sa demande au documentariste. Mais chacun y va de son commentaire. « Je n’apprécie pas cette façon de faire. J’aimerais tant fouiller moi-même dans les rayons mais je n’en ai pas le droit. Que voulez-vous ? Je fais avec », dit Paule Sylvanie, une étudiante en Droit.
Pourtant Jean Roger de la faculté des Sciences et Techniques a dès l’ouverture, salué ce mode de consultation imposé. « Je déplore plutôt une carence d’ouvrages traitant de mon domaine : la Chimie. Dire qu’en 2012, un état de besoin avait été établi ! Je suis aujourd’hui en Master II et aucune suite favorable jusque-là », affirme l’étudiant en déplorant l’absence d’un fonds documentaire intéressant, divers et fourni.
Ce qui insinue qu’il y a « bruit » dans le département de Chimie de la faculté des Sciences qui ne répond pas aux attentes des étudiants. « C’est ainsi que je passe plus de temps dans les salles d’informatiques à faire mes recherches en ligne sur la pharmaco-chimie », ajoute Jean Roger, toujours sur sa soif. « Seulement, poursuivit-il, nous sommes soumis à un problème de connexion internet qui n’est bonne que deux jours sur sept. C’est le comble ! ».
Les responsables de la bibliothèque ne renseignent pas à la presse. Tous bouches cousues devant notre reporter. D’ailleurs après l’insistance, on pique une crise de colère. Comment comprendre alors le fonctionnement de cette immense bibliothèque ? Serait-elle construite pour être la grande muette ? Les étudiants et autres usagers eux n’ont pas la langue dans la poche.
Sur une dizaine d’étudiants interrogés, plus de la moitié brillent par leur absence dans la salle de « littérature grise ». Une salle où thèses, mémoires, doctorats, rapports de fin de stage ou projets n’attendent que d’être consultés. Giscard, un habitué des lieux témoigne : « Je fais recours à l’internet. Je procède toutefois par téléchargement depuis la salle d’informatique pour avoir toute une panoplie de thèses en rapport avec mon thème et ça marche ».
Fort équipées, les deux salles d’informatique de la grande bibliothèque universitaire de Brazzaville sont les plus sollicitées. Enregistré dès son arrivée, l’étudiant sinon l’enseignant ou le chercheur ne se verra déranger pour quitter les lieux qu’en cas de manquement de postes comme cela est d’ailleurs fréquent. Dans le cas contraire, l’on jouit d’une grande liberté, quitte à rester le plus longtemps possible. Encore, que la connexion soit bonne ce jour-là!
Inauguré le 30 mars 2013 par le président Denis Sassou N’Guesso, la grande bibliothèque universitaire de Brazzaville est un don de la Chine aux Congolais pour consolider les liens entre les deux peuples. Un joyau qui fait le bonheur des étudiants des 11 établissements de l’université Marien Ngouabi. La grande bibliothèque universitaire est ouverte le lundi de 14h à 20h, le samedi de 8h à 14h, du mardi à vendredi de 8h à 20h.
« Après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple », c’est ainsi que cette structure de documentation, de formation et d’information est au service des étudiants, des enseignants et des chercheurs.