Les guichets de banques de Brazzaville sont pris d’assaut depuis la matinée du 14 mars par des étudiants de l’université Marien Ngouabi qui perçoivent leur dernier trimestre de bourse au titre de l’année 2016. Cette bourse est payée après trois semaines de grève dans les facultés de l’unique université publique du Congo.
A l’annonce du paiement de la bourse, les cours ont aussitôt repris à la faculté des Lettres, des Sciences humaines et des Arts (FLSHA), considérée comme le centre névralgique de l’université Marien Ngouabi. C’est ici où pendant plusieurs jours les étudiants ont tenu tête aux éléments de la force publique qui tentaient de disperser leur mouvement de protestation.
A la faculté des Sciences économiques comme à la FLSHA, la grève a impacté négativement sur le calendrier des examens. « Nous ne grevons que lorsqu’il s’agit de la bourse. Mais, sur les conditions d’études, les étudiants ne font absolument rien », a réagi Orsey Tsoumou, étudiant non boursier en master Philosophie.
Les étudiants en deuxième année ont également débuté les inscriptions pour les bourses de l’année académique 2016-2017. « Nous sommes en train de faire les formalités pour être boursiers, nous aussi », a affirmé Braly Lékoulékani, étudiant de deuxième en Géographie.
A l’Ecole normale supérieure (ENS), les sessions d’examens n’ont pas été perturbées. Les examens ont pu avoir lieu dans cet établissement où sont formés les enseignants de collèges, et de lycées, ainsi que les inspecteurs de l’enseignement. Ce, malgré la grève générale lancée le 22 février par l’Union libre des élèves et étudiants du Congo (ULEECO), pour non-paiement de la bourse. Ces étudiants de l’ENS perçoivent depuis ce matin leur bourse à La Congolaise de banque (LCB).
Le durcissement du mouvement des étudiants avait conduit à la suspension le 6 mars des examens à la FLSHA. « Cette interruption a eu des incidences sur le calendrier des examens qui est renvoyé au 10 avril », regrettent les responsables de la scolarité de cette faculté.
Les autorités de l’université affirment avoir à cœur la situation des étudiants. Le directeur général des Affaires sociales et œuvres universitaires, donc le chargé des bourses, Grégoire Ossebi a annoncé à la veille de ce paiement que les étudiants vivant avec handicap et les autochtones allaient bénéficier de la bourse dès leur première année à Marien Ngouabi. Ils ne devront plus d’abord réaliser un succès comme tous les autres étudiants. Cinq établissements privés agréés par l’Etat bénéficieront également de la bourse cette année, comme à Marien Ngouabi.
Pour cette année académique, le gouvernement a prévu quelque 30 milliards de francs CFA pour la bourse des étudiants dans le budget. Mais la situation économique du pays retarde parfois le décaissement de ces fonds, ce qui provoque des protestations dans le milieu étudiant.
La bonne nouvelle c’est que le budget de l’unique université publique du pays est en hausse de 23% cette année, passant de 35 milliards à 43 milliards de francs CFA.