Les chefs d’Etat participant au sommet de l’Union africaine (AU) à Kigali au Rwanda ont décidé le 17 juillet d’instaurer une taxe de 0,2% sur les produits d’importation dans le but d’alimenter le budget de l’organisation panafricaine. Depuis des années, le budget de l’UA est resté dépendant des aides extérieures, de nombreux pays africains ne versent pas leurs cotisations.
Selon les calculs des experts, le prélèvement de cette taxe pourra renflouer jusqu’à 1,2 milliard d’euros les caisses de l’organisation. Elle s’appliquera dès 2017 sur les marchandises d’importation. Excepté certains produits de première nécessité dont la liste sera dévoilée sous peu, les articles manufacturés rentrant en Afrique devraient être surfacturés de 0,2% pour permettre à l’organisation continentale de se financer. Les vêtements, les chaussures, les produits agroalimentaires, les matériaux de construction, les véhicules et certains services sont concernés par cette nouvelle taxe.
Actuellement, l’UA n’a besoin que de 700 millions d’euros pour fonctionner. Si les espérances des chefs d’Etats sont atteintes dès l’année prochaine, l’organisation pourra vivre sans l’aide de ses donateurs traditionnels qui sont la Banque mondiale, la Chine, l’Union européenne et les Etats-Unis. Cet appui représente plus de 73% du budget de l’UA, donc dépendant de l’extérieur. Mais la nouvelle taxe va apporter à elle seule un peu plus.
Assez d’argent pour être plus pratique sur le terrain et soutenir les missions de paix dans les pays en crise sur le continent. Certains programmes de recherche et de développement ne sont jamais mis en œuvre à cause de l’insuffisance des moyens financiers. Les résolutions des chefs d’Etat s’arrêtent bien souvent dans leur cadre d’adoption, alors que les populations du continent réclament plus d’actions. Cette bouffée d’oxygène pourra combler tous ces espoirs.
Les experts estiment même que la taxe devrait rapporter une somme plus importante dans les années à venir. La plupart des pays du continent ne produisent quasiment pas ce qu’ils consomment. L’industrie africaine est à plusieurs endroits encore très embryonnaire. La consommation alimentaire des Africains dépend de l’étranger. L’Afrique étant le continent de demain et où les affaires vont fortement se réaliser dans les cinquante prochaines années, la taxe sur les importations est loin d’être sous-estimée.