Cinq présumés délinquants fauniques seront fixés sur leur sort
Le Tribunal de Grande Instance d’Impfondo dans le Département de la Likouala rendra son verdict sur deux affaires portant sur la criminalité faunique, le 06 décembre 2018.
La première est celle de trois présumés trafiquants de peaux de panthère arrêtés le 29 juin 2017 à Impfondo. De nationalité congolaise, ils avaient été arrêtés en flagrant délit de détention et tentative de commercialisation illégale des trophées d’espèces animales intégralement protégées.
Il s’agit du fruit de la collaboration entre la Direction Départementale du Ministère de l’Economie Forestière de la Likouala et la Gendarmerie Nationale avec l’appui du PALF (Projet d’Appui à l’Application de la Loi sur la Faune Sauvage).
Deux d’entre eux avaient été appréhendés à l’issu d’une perquisition ayant permis la saisie d’une arme de chasse. Les individus interpellés avaient reconnu les faits qui leur sont reprochés à savoir : la détention, la circulation et la tentative de commercialisation des trophées d’espèces animales intégralement protégées. Ils seraient habitués à faire le commerce illégal des produits de faune dans le Département de la Likouala. Ils seront fixés sur leur sort ce 06 décembre 2018.
La seconde affaire dont le verdict est aussi attendu pour cette même date du 06 décembre 2018, est celle de deux individus arrêtés en flagrant délit de détention illégale de 13 morceaux de viande de gorille qu’ils auraient abattu. L’arrestation avait eu lieu, le 8 juillet 2018 à Mokabi dans le Département de la Likouala, par les agents de l’unité de surveillance et de lutte Anti-Braconnage. Ces individus, tous de nationalité Centrafricaine, sont poursuivis pour présomption d’abattage d’un gorille et détention illégale des morceaux de viande de gorille, espèce animale intégralement protégée.
Ce genre de massacre d’espèces animales fragiles et en voie de disparition est fréquent en République du Congo. De plus une attention particulière doit être de mise. On pense que les chauves-souris frugivores de la famille des Ptéropodes sont les hôtes naturels du virus Ebola. Celui-ci s’introduit dans la population humaine après un contact étroit avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques d’animaux infectés comme des chimpanzés, des gorilles, des chauves-souris frugivores, des singes, des antilopes des bois ou des porcs-épics retrouvés malades ou morts dans la forêt tropicale.
Il se propage ensuite par transmission interhumaine, à la suite de contacts directs (peau lésée ou muqueuses) avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées, ou avec des surfaces et des matériaux (par exemple, linge de lit, vêtements) qui ont été contaminés par ce type de liquides. Ce genre de braconniers tuant et étant au contact si proche avec des gorilles ensanglantés, peut avoir des conséquences lourdes sanitaires. Il revient donc à la justice de réprimer strictement ces actes.
L’article 27 de la loi 37-2008, du 28 novembre 2008 sur la faune et les aires protégées dispose : « l’importation ; l’exportation ; la détention et le transit sur le territoire national des espèces intégralement protégées ; ainsi que de leurs trophées sont strictement interdits ; Ces prévenus encourent des peines allant jusqu’à cinq (5) ans d’emprisonnement ferme conformément à l’article 113 de loi susmentionnée.