Clément Mouamba annonce la fin de la recréation pour des « paresseux » à la Fonction publique
Le Premier ministre Clément Mouamba a annoncé le 3 juin à Brazzaville devant les députés la fin de la recréation pour des agents paresseux de la fonction publique. Il a estimé que les agents de l’Etat coûtent trop cher au pays pour qu’ils ne travaillent pas assez.
Partant sur la base de la masse salariale des agents de l’Etat qui est de 400 milliards de francs CFA, Clément Mouamba pense que le pays doit tirer bénéfice de cette lourde dépense publique. « Ainsi, la fonction publique cessera d’être la colonie de vacances ou la cour de récréation des agents paresseux », a-t-il déclaré à l’hémicycle.
A cet effet, le gouvernement procédera à un contrôle d’assiduité au travail au moyen d’un système électronique en liaison avec le service de la solde du ministère des finances.
Dans cet élan, le Premier ministre entend faciliter les conditions de la performance de l’action publique, en créant l’agence pour la promotion de la gestion axée sur les résultats et l’agence pour l’évaluation de l’action gouvernementale. Tout en cessant de faire de la fonction publique l’unique pourvoyeur d’emplois, il est prévu un plan d’action pour l’emploi des jeunes à travers la mise en place d’un comité de pilotage.
Outre la création d’une agence de l’économie sociale et solidaire pour les emplois de proximité, il sera mise en œuvre l’insertion professionnelle vers un emploi. Le gouvernement mettra l’accent sur la création et le renforcement des services d’accompagnement technique et financier des très petites entreprises (TPE) et de petites et moyennes entreprises (PME).
Tous les secteurs passés au peigne fin
Le système éducatif congolais « malade » qui souffre d’un déficit « chronique » en enseignants, la prolifération des établissements privés et le manque en table bancs n’est pas épargné. Ainsi, sera créé un corps d’enseignants itinérants afin de pallier le déficit en personnel enseignant.
La femme congolaise, les personnes vivant avec handicap et les populations autochtones ne sont pas mis à l’écart de cet ambitieux programme.
Revenant sur la situation morose de l’économie congolaise tributaire de la chute du prix de baril de pétrole de 65% en 2015, ayant diminué les recettes publiques à environ 43%, Clément Mouamba mise sur la mise en valeur des potentialités économiques que regorge le Congo. Il s’agit, par exemple, de l’agriculture et de la pêche, de l’agro-industrie et de l’industrie, des mines et petites et moyennes entreprises, de l’artisanat et des technologies de l’information et de la communication, du tourisme, des loisirs, des banques et autres acteurs financiers alternatifs. Ainsi, il sera donné un nouvel élan aux Zones économiques spéciales de Pointe-Noire, Oyo-Ollombo, Ouesso et Brazzaville qui créeront de nouvelles opportunités d’accueil d’investissement direct étranger (IDE).
Ce n’est que de cette manière que le pays pourra sortir de la lourde dette publique évaluée au 31 mars dernier à 2.785 milliards de FCFA dont 350 milliards de dette intérieure répartie entre sociale et la dette commerciale. Et pourtant, a reconnu le Premier ministre, l’économie nationale n’a cessé d’être en croissance continue avec un taux moyen de 3,7% entre l’an 2000 et 2013. Durant cette période, les recettes budgétaires, hors emprunts et dons, sont passés de 400 milliards de FCFA en 1999 à presque 2000 milliards de FCFA en 2006 et à plus de 3000 milliards de FCFA de 2012 à 2014.
La chute vertigineuse des recettes pétrolières n’empêche pas cependant le gouvernement de Clément Mouamba de poursuivre l’action de modernisation et de désenclavement du pays par la construction d’infrastructures routières et de nouveaux aménagement hydroélectriques notamment les projets des gorges de Sounda sur le fleuve Kouilou, Mourala et Chollet, en coopération avec le Cameroun.
L’adduction en eau potable des chefs lieu de départements et de districts et la poursuite de tous les travaux en cours de réalisation sur toute l’étendue du territoire national dans divers secteurs sont un autre champ d’action du gouvernement.
La réforme de la justice et du foncier et l’environnement, les sports, la culture et les arts feront également l’objet d’une action accrue du gouvernement « pour valoriser à la fois les infrastructures désormais disponibles et le potentiel intellectuel et artistique de notre pays », a renchérit Clément Mouamba.
Sans la paix, aucun développement n’est possible. Raison pour laquelle, Clément Mouamba, tout en condamnant toute forme de violence, affirme que le « gouvernement mettre tout en œuvre pour que le dialogue politique, et non la violence, soit toujours la meilleure arme de préservation de la paix et de la stabilité, comme le prescrit la constitution ».