Clément Mouamba démissionne

Le Premier ministre Clément Mouamba a présenté le 17 août, à Brazzaville, sa démission ainsi que celle de toute son équipe gouvernementale. Le président Denis Sassou N’Guesso l’a acceptée. Le Congo ne dispose plus de gouvernement.

Cette démission fait normalement suite aux élections législatives qui ont récemment eu lieu dans le pays. Le parti congolais du travail (PCT), dont Clément Mouamba est membre, s’est taillé une majorité absolue, assurant ainsi le président Sassou N’Guesso de gouverner tranquillement.

En toute bonne démocratie, ces consultations populaires donnent lieu à un changement de gouvernement, surtout dans le cas où le chef de l’Etat devait composer avec de nouvelles forces pour refaire son gouvernement. Dans le cas du Congo, heureusement, le PCT n’a fait que conforter sa position de leader politique dans le pays. Il est donc libre de donner au président de la République le Premier ministre de son choix.

Actuellement, tous les membres du gouvernement devraient avoir rendu leur véhicule de fonction. Ils n’ont plus droit à la signature.

La démission du chef du gouvernement est aussi la conséquence du message du président de la République, livré le 14 août à la nation. Denis Sassou N’Guesso a en effet annoncé la mise en place d’un gouvernement d’action pour faire face à la crise économique qui frappe le pays de plein fouet. Clément Mouamba devrait donc de toute évidence tirer les conséquences d’une telle déclaration. Sa démission est donc à la fois un acte normal de démocratie, mais aussi d’éthique politique.

Face à la crise économique, le président de la République a besoin d’une nouvelle équipe gouvernementale pour mener des actions coup de poing. Et ce n’est donc pas Clément Mouamba qui devrait revenir à la tête du prochain gouvernement. Car son action face à cette crise qui couve depuis trois ans n’a pas été efficace. Dans sa politique générale du gouvernement annoncée en mai 2016 devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Clément Mouamba avait pourtant annoncé de bonnes intensions pour contenir la crise, malgré la morosité économique. Ces actions se sont avérées, pour l’heure, inefficaces et la crise s’est accentuée.

Il faut un Premier ministre qui compose normalement avec le président de la République, pour qu’ils déterminent tous les deux la politique de la nation face à la crise économique. En définitive, le chef du gouvernement devra être véritablement celui qui conduit la politique économique et sociale du gouvernement.

Mais, si pour des raisons géopolitiques le président Sassou N’Guesso garde Clément Mouamba à la tête du gouvernement, il devrait lui assurer les moyens de son action. Il s’agit notamment d’une large autorité envers certains ministres. Plusieurs télescopages ont été notés dans la gestion de la situation de la Congolaise gestion des loteries (COGELO) ou bien au niveau des Douanes.

Dès son entrée en fonction, le Premier ministre devrait annoncer les couleurs par des actions rassurantes. Le pays est par terre, il faut le relever.

De même, le Premier ministre n’a pas pu mettre de l’ordre dans la destitution des directeurs généraux par les ministres. Les lettres de recadrement prises par Clément Mouamba n’ont par exemple pas été prises en compte par la ministre de la Santé, alors que celui des Postes et Télécommunications s’était arrêté net dans sa course de destituer le directeur général de l’Agence de régulation des postes et communications électroniques (ARPCE).

Ancien opposant appartenant à l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) où il avait été sanctionné, Clément Mouamba a récemment été élu député PCT dans la commune de Sibiti dans la Lékoumou.

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