Le Congo appelle à une médecine active pour lutter contre le cancer
Le ministre de l’Enseignement supérieur, Bruno Jean Richard Itoua a souligné le 8 juin à Brazzaville, lors de la clôture de la semaine Scientifique congolaise de cancérologie, la nécessité d’une médecine active et non passive, pour faire face au cancer.
Bruno Jean Richard Itoua a affirmé qu’il fallait multiplier les diagnostics et les dépistages spécifiquement en zone rurale. Il faut délivrer les soins de qualité le plus tôt possible et à moindre coût dans le but d’assurer la couverture sanitaire universelle dans les pays de l’Afrique. « Chacun de nous devra désormais se considérer comme ambassadeur de lutte contre le cancer », a-t-il plaidé.
Le ministre de l’Enseignement supérieur a également rappelé que le rapport du registre des cancers, pour le Congo, indique que 614 nouveaux cas de cancer avaient été notés au cours de l’année 2012. Dans le courant des années 2011 et 2010, le nombre de nouveaux cas de cancer était inférieur à 500, soit une augmentation de l’ordre de 20% en deux ou trois ans.
«Il est primordial que la recherche soit au cœur de tous les programmes nationaux ou internationaux de lutte contre le cancer, qu’elle soit inclusive, fédératrice, transversale, qu’elle soit l’occasion de consolider les réseaux de toutes les compétences, de tous les acteurs à travers des partenariats adéquats autour de l’objectif commun de la réduction drastique de la morbidité et la mortalité dû au cancer dans nos pays notamment en milieu infantile», a-t-il martelé.
Les participants à cette semaine scientifique congolaise de cancérologie ont pris neuf recommandations dont l’amélioration de l’offre de soins et services administrés aux malades cancéreux, en instituant les réunions de concertations pluridisciplinaires dans les établissements de soins, et en rendant disponibles les référentiels, les protocoles et les schémas thérapeutiques standardisés.
Les participants ont aussi décidé de la création d’une plateforme commune entre les deux Congo pour optimiser la prise en soins des cancers. Il a été aussi recommandé le renforcement des plateaux techniques et l’acquisition des technologies avancées dans les centres de santé et l’intensification des plaidoyers pour la mobilisation des ressources en vue d’une prise en charge holistique des cancers.
Le président du comité d’organisation du 7e symposium brazzavillois de cancérologie, le professeur Nkoua Mbon a donné l’information que les politiques de lutte contre le cancer instituée en occident améliorent considérablement le pronostic de cette affection. L’Afrique, a-t-il poursuivi, reste marquée par une mortalité par cancer sans précédent. Pour 600.000 nouveaux cas de cancer, 500.000 en meurent chaque année selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
« Cette mortalité est la conséquence des difficultés liées à la prise en charge de ce fléau. Alors que nous aspirions, grâce aux progrès de la médecine, à la transition épidémiologique entre les maladies transmissibles et les maladies non transmissibles, le cancer demeure chez nous, un véritable problème de santé publique », a-t-il conclu.
Lors des travaux, il a été tenu la 6e réunion de l’Alliance des ligues francophones Africaines et méditerranéennes du cancer (ALIAM). Le professeur congolais Charles Ngombé Mbalawa a été élu président de cette alliance en remplacement du professeur Cyrile Mangue Gueye, fait président d’honneur.
La semaine Scientifique congolaise s’est tenue à Brazzaville du 5 au 8 juin et a regroupé 222 participants dont 79 venus de 15 pays d’Afrique et d’Europe. Quelque 146 participants locaux de Brazzaville et des 11 des autres départements du pays.