Le président Denis Sassou N’Guesso, son gouvernement, les parlementaires, des hautes autorités et les populations on rendu le 11 octobre à l’esplanade du palais un hommage à 18 personnes tuées dans le Pool. Il s’agit des militaires, mais également des civils dont les enfants. Le gouvernement a estimé à cette occasion qu’il faut préconiser une démarche politique dissuasive pour l’issue de cette crise.
A cette occasion, le président Sassou N’Guesso, en tenue sombre, chemise bleue marine, des lunettes noires et, sur un air serein, est arrivé à 11h10 minutes précisément, en compagnie de son épouse. Après son recueillement et le dépôt des gerbes des fleurs sur la première remorque portant six cercueils, le Président Sassou N’Guesso a présenté ses condoléances aux familles éprouvées.
Sous un soleil accablant et sur une agitation mélancolique d’une foule pas trop impressionnante, composée sans nul doute des parents, amis et des connaissances des défunts, les trois remorques transportant les dix-huit cercueils des 11 militaires et 7 civils tués et identifiés dans le Pool sont arrivés à 10 h10.
Deux adjudants, un brigadier, quatre sergents, trois maréchales de logis et un caporal-chef pour les forces armées congolaises, puis une femme morte avec ses deux enfants âgés respectivement d’un an et de quatre ans. Une jardinière, un chauffeur de l’ambulance incendiée, un conducteur en chef de train, un enfant non identifié, une femme non identifiée et un homme non identifié pour le compte de civils, ont reçu les honneurs funèbres de tout le peuple congolais.
Le gouvernement privilégie une démarche pédagogique ou dissuasive
Dans son oraison funèbre, le premier ministre congolais a mentionné que la démarche du gouvernement peut être jugée laborieuse. Elle a l’avantage d’éviter aux populations civiles des souffrances qu’elles ne méritent nullement. « Ntoumi devra bientôt rendre compte au peuple des souffrances qu’il lui fait endurer, y compris le septembre noir du département du Pool », a déclaré Clément Mouamba.
Le chef du gouvernement du Congo, Clément Mouamba qu’il n’y a que « des raisons de défense des valeurs humaines ou de refus de bain de sang qui fondent le gouvernement à privilégier une démarche de sortie de crise dans le Pool, tantôt pédagogique, tantôt politique, tantôt dissuasive ». Cette déclaration a été faite dans l’oraison funèbre qu’il a prononcée aux obsèques de dix-huit des vingt et une victimes des actes de terreur perpétrés du 23 au 29 septembre dans le département du Pool.
Le premier ministre a précisé que c’est dans le respect des valeurs humaines que l’action de l’Etat contre le sieur Ntumi a commencé. C’est dans le respect des mêmes valeurs qu’elle se poursuivra et aboutira inéluctablement. « Quand on a la responsabilité politique de la conduite du pays, préserver des vies humaines n’est ni une faiblesse, ni un renoncement », a dit le premier ministre.
Il a appelé le pasteur Ntumi à se présenter devant la justice de son pays, convaincu qu’il est, semble- t- il, de la justesse de sa cause. « Une bonne cause ne saurait craindre aucun juge », lui a- t- il lancé.
Le Premier ministre a, à cette même occasion, refusé d’échanger l’autorité de l’Etat, l’honneur et la dignité de la République, contre les sirènes de l’élitisme forcené, de l’intolérance messianique et du terrorisme avilissant. Il a de même rejeté toute demande de dialogue politique, formulée dans le feu et le sang, sur fond, en vérité de projet de renversement des institutions démocratiques établies. « La modernisation de la vie politique nationale, qui fait partie de la feuille de route du gouvernement, aura bientôt l’avantage de plusieurs projets de loi sur la table des deux assemblées parlementaires », a-t-il promis.
Il s’agit des projets de lois organiques au conseil consultatif du dialogue et au projet de loi relatif au statut de l’opposition politique.
Le pays a pleuré, Mme Boulounguidi Salou Privat morte avec ses deux enfants, Kouvilouka Gardel et Pombo Grâce A Dieu, l’enfant Bahakoula Saira Gldevine, l’adjudant Nkaya Stevie, l’adjudant Nkoua Cyprien, le brigadier Bitsindou Gaël, le sergent-chef Molombe Darius, le sergent-chef Ibombo Oyaba Brice, le sergent Kiabiya Rodrigue, le sergent Mombo Etienne, le maréchal de logis Mbila Ken, le maréchal de logis Dikele Dckocko Gildas, le maréchal de logis Ingondzo Mahouns Cerry Rodrin Marley, le caporal-chef Lankoura Brice, Mme Matomene Gertrude, M. Bakila Massakiri Sirac Clette, M. Miamingui Auguste et le trois non identifiés.
Le gouvernement a condamné avec la dernière énergie, tous les actes de terrorisme perpétrés, dans le paisible département du Pool, par Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntoumi et sa bande, sans oublier leurs complices et leurs mandataires.