Craintes réelles sur le coût de l’électricité après dissolution de la SNE
En prenant la décision de dissoudre la Société nationale d’électricité (SNE) et la Société nationale de distribution d’eau (SNDE), le gouvernement a choisi d’exposer les populations à une augmentation du prix du kilowattheure et du mètre cube. Des prix jusque-là considérés comme relevant du social.
« Après discussion, le Conseil des ministres a approuvé les projets de loi portant respectivement dissolution de la Société nationale d’électricité (SNE) et de la Société nationale de distribution d’eau (SNDE). Ils seront transmis au parlement pour adoption », a déclaré le ministre de la Communication et des médias, porte-parole du gouvernement, Thierry Lézin Moungalla.
Par la création de la SNE et la SNDE, le gouvernement a voulu faire du social en vendant aux populations le kilowattheure à un prix presque forfaitaire. Pour le gouvernement, les prix pratiqués par ces deux sociétés permettraient de ne pas mettre une pression sur la bourse des Congolais, très sollicitée. Pour faire fonctionner ces entreprises avec ces prix relevant du social, le gouvernement leur apportait des subventions.
Ce qui a fait dire au gouvernement qu’en dépit des lourds investissements consentis par l’Etat en matière d’infrastructures de production, de transport et de distribution de l’électricité, et malgré une assistance technique voulue par les pouvoirs publics, la SNE n’a malheureusement pas pu recouvrer un niveau de rentabilité et de viabilité suffisants. « Cet état de fait a entraîné le versement continuel de subventions dont le maintien devient difficile en cette période de resserrement des ressources budgétaires », a expliqué Thierry Lézin Moungalla.
La tarification des produits de ces deux entreprises découlent des difficultés des autorités à relever le taux de recouvrement de ces entreprises. Tout le monde sait que la SNE et la SNDE roulaient presque à perte. Leurs pertes s’élevaient à plus de 60 %. Si aucune réforme n’a abouti jusque-là, c’est parce que la pierre d’achoppement a toujours été la revue à la hausse du prix de l’électricité et de l’eau.
Avec l’arrivée des privés, cette augmentation ne saurait tardée, car tout le monde sait que le privé, recherche du profit. En l’état actuel, ces deux sociétés ne peuvent pas permettre à faire du profit. Le gouvernement vient d’en faire l’amère expérience.
Faire passer ces deux sociétés en mode de gestion privé entraînera nécessairement une augmentation du prix de l’électricité. Certes, selon le gouvernement, la dissolution actée des établissements publics SNE et SNDE n’aura aucune conséquence sur le plan social, car le patrimoine, le personnel, ainsi que les droits et obligations des structures anciennes seront transférés de plein droit aux futures sociétés de patrimoine, mais n’empêche que le prix de l’électricité et de l’eau devra augmenter.