De la prison ferme pour deux braconniers de colobes rouges à Impfondo
Deux personnes, Junior Bkete et Innocent Sambouken ont écopé chacune, le 7 février à Impfondo dans la Likouala, deux années d’emprisonnement ferme suite à des actes de braconnage contre les colobes rouges, une espèce de signe intégralement protégé au Congo. Le procès a eu lieu au tribunal de grande instance d’Impfondo dans une affaire les opposant au ministère public et la direction départementale des Eaux et forêts.
Pour rappels, ces deux délinquants qui ont enfreint à la loi 37 du 28 novembre 2008, ont été interpellés respectivement le 30 octobre 2018 par les ecogardes de la réserve communautaire du lac Télé pour avoir abattu cinq Colobes rouges. Le second a été arrêté par les ecogrades du parc de Nouabale Ndoki le 27novembre 2018 pour avoir abattu un pangolin géant.
En République du Congo, le pangolin géant et le colobe rouge font partie des espèces animales intégralement protégées, conformément à l’arrêté du 9 avril 2011, déterminant les espèces animales intégralement et partiellement protégées.
La réserve communautaire du lac Télé est la seule au Congo qui abrite environ 17.000 hommes, femmes et enfants qui dépendent fortement des ressources naturelles de la région. Les pratiques de chasse traditionnelles sont permises dans la réserve, mais la chasse des espèces protégées est toujours illégale, peu importe où et comment ces espèces sont chassées.
Les écogardes de la réserve, recrutés dans le village, aident à protéger les droits de chasse traditionnelle et la faune de la région, en veillant à ce qu’elle ne fasse pas l’objet de trafic hors de la région par des étrangers. Leur travail s’organise autour des patrouilles sont ciblées et motivées par des réseaux de renseignements communautaires. Ces éco-gardes constituent la dernière ligne de défense de la réserve pour aider à protéger un espace de coexistence entre l’homme et la nature, tout en assurant la préservation d’une partie essentielle de la biodiversité des forêts et des zones humides du Congo pour les générations futures.
De même, les quatre espèces de pangolins que l’on trouve en Afrique sont actuellement classées en danger critique d’extinction. Elle est aujourd’hui considérée comme l’espèce la plus victime du trafic dans le monde, avec environ 100.000 capturées et commercialisées chaque année. Si cette tendance se poursuivait, le risque d’extinction de cette espèce par l’homme est très élevé.