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De sérieux risques de corruption constatés par la RPDH dans le processus REDD+

Le Congo s’est engagé dans le mécanisme REDD+ dans le but de contribuer à la lutte contre les changements climatiques, préserver les forêts et lutter contre la pauvreté. Depuis quelque temps, les ONG notent un sérieux risque de corruption dans la gestion des fonds mobilisés dans le cadre de REDD+. La Rencontre pour la paix et les droits de l’Homme (RPDH), basée à Pointe-Noire et présidée par Christian Mounzéo, organise une sensibilisation pour alerter les activistes et les bailleurs de fonds à ce sujet.

L’atelier de la RPDH se tient du 9 au 10 mai à Pointe-Noire. L’objectif est de renforcer les capacités des parties prenantes au processus REDD+. Les acteurs de la société civile soupçonnent de sérieux risques de corruption dans ce domaine. Cette organisation de la société civile note qu’en dépit des dispositions légales et institutionnelles « le secteur forestier congolais n’est pas à l’abri des risques de corruption ».

C’est pourquoi, des actions de sensibilisation et de renforcement des capacités sont encouragées dans ce giron. La RPDH travaille en partenariat avec l’ONG Transparency International, connue pour ses révélations sur les actes de corruption dans le monde. Une quarantaine de participants venant de l’administration publique, des organisations de la société civile basées dans la capitale économique, les populations autochtones, ainsi que ceux qui œuvrent dans l’environnement, les sociétés minières et forestières, seront dans cet atelier financé par l’Agence française de développement (AFD).

Le Congo a déjà validé son plan d’investissement de la stratégie nationale REDD+. Cet outil de coordination de la politique nationale permet également de lever les fonds au niveau des bailleurs internationaux. Un flou règne cependant dans la gestion des fonds engrangés dans le cadre de la mise en œuvre du processus. La grande attention des populations et parfois des autorités demeure tournée vers le pétrole, et moins vers les fonds générés par le bois.

Le pays dispose pourtant d’importants étendus de forêts, représentant plus de 65% du territoire national. Avec ses 32 concessions forestières, le Congo a quasiment adhéré à la plupart des mécanismes de gestion de la forêt (APV, FLEGT, CAFI,…). Mais, cela ne booste pas au mieux les recettes financières liées au bois. Deuxième richesse du pays après le pétrole, le bois devrait bien faire vivre le Congo sans exploiter les mines solides. Le bois ne contribue encore qu’à 5,6% au PIB, et en 2017, seulement quelque 17 milliards de francs CFA de recettes étaient attendues. Le secteur forestier est le deuxième employeur du Congo après la Fonction publique avec plus de 7.400 emplois directs. C’est nul !

Les autorités gouvernementales se sont engagées depuis des années à faire de la promotion des valeurs de lutte contre les changements climatiques. Beaucoup d’initiatives dont le Fonds bleu sont ainsi portées par le gouvernement congolais, leader des politiques au sein du Bassin du Congo, alors que le pays lui-même ne représente que le cinquième de ce massif forestier.

L’atelier qu’organise la Rencontre pour la paix et les droits de l’Homme de Christian Mounzéo vise à mener les participants à mieux percevoir le lien entre la REDD+ et la corruption, ainsi qu’à pouvoir mener l’évaluation des risques de corruption dans la REDD+ pour comprendre l’enjeu planétaire. Une série de communications axées sur le processus REDD+ et son état d’avancement au Congo et la lutte contre la corruption sera donnée à cette rencontre. La RPDH tend, à travers cette activité, affiner le contenu de l’étude de risque de corruption qu’elle réalise et contribuer à la promotion de la bonne gouvernance, de la transparence et de la redevabilité dans la mise en œuvre du processus REDD+ au Congo.