L’artiste Bréchie Ntadi a récemment affirmé à Brazzaville, à l’ouverture de l’atelier NOB, que les séances de travail organisées autour du pagne étaient une manière d’apprendre aux jeunes de se rendre autonome.
Elle a poursuivi que cet apprentissage était une façon de réveiller l’ingéniosité de l’artisan qui sommeillait en tout un chacun. Parmi les apprenants, il y a eu des monitrices des écoles maternelles, des diplomés sans emploi, des commerçantes et des cordonniers.
Carla Missongo, qui a toujours nourri le rêve de devenir une grande artisane, souligne qu’après cette formation, elle pourrait s’exercer chez elle en créant des articles à son goût. « Boostée par Bréchie, je dirai que le témoin m’a été donné pour prendre le relais et me lancer à mon tour », a-t-elle dit.
Installés sur trois rangées, les apprenants ont été repartis selon les modules de leur choix. Ciseaux à la main, le pagne étendu sur la table, ils se sont mis à l’œuvre aussitôt passée la partie théorique. En un laps de temps, les boucles d’oreilles réalisées ont pendu aux oreilles des artisanes radieuses. Les ballerines posées sur la table ont commencé à prendre forme. « Ce travail demande beaucoup de concentration, mais c’est très passionnant et devient émouvant une fois que son article est terminé », a expliqué Charme, couturière.
Plus d’une quarantaine de femmes se sont partagées la salle de formation qui les a occupées pendant deux jours samedi et dimanche. Les hommes aussi n’ont pas voulu rater cette formation. « Je suis cordonnier de carrière, mais j’ai dernièrement manifesté l’envie de me perfectionner sur l’habillage des chaussures avec le pagne pour améliorer mon savoir-faire », a dit Raphaël, la quarantaine révolu.
La tranche d’âge des apprenants inscrits à cette formation varie entre la quinzaine et la quarantaine. Femmes enceintes, filles-mères et mêmes celles qui avaient des bébés ont été au rendez-vous. Pour la circonstance, l’une des organisatrices a dû passer pour une baby-sitter. « J’ai dû prendre le nourrisson dans mes bras pour le tenir loin de la salle. L’odeur de la colle lui est nocive », a dit Nadia, membre de l’atelier NOB. Les fillettes et les garçonnets qui ont accompagné leurs mères, en ont fait autant.