Des jeunes initiés à l’habillage des objets avec le pagne

L’artiste Bréchie Ntadi a récemment affirmé à Brazzaville, à l’ouverture de l’atelier NOB, que les séances de travail organisées autour du pagne étaient une manière d’apprendre aux jeunes de se rendre autonome.  

« Ce programme, lancé sur une période de 11 mois, consiste à apprendre aux jeunes la maîtrise des différentes techniques d’habillage d’articles comme les sandales, les trousses, les sacs et autres afin de valoriser le pagne africain. Ce même programme permettra de sortir la jeunesse de l’oisiveté pour des activités lucratives. Une valeur ajoutée qui peut épargner du chômage, si l’apprenant s’y accroche », a révélé Bréchie Ntadi.

Elle a poursuivi que cet apprentissage était une façon de réveiller l’ingéniosité de l’artisan qui sommeillait en tout un chacun. Parmi les apprenants, il y a eu des monitrices des écoles maternelles, des diplomés sans emploi, des commerçantes et des cordonniers.

Carla Missongo, qui a toujours nourri le rêve de devenir une grande artisane, souligne qu’après cette  formation, elle pourrait s’exercer chez elle en créant des articles à son goût. « Boostée par  Bréchie, je dirai que le témoin m’a été donné pour prendre le relais et me lancer à mon tour », a-t-elle dit.

Installés sur trois rangées, les apprenants ont été repartis selon les modules de leur choix. Ciseaux à la main, le pagne étendu sur la table, ils se sont mis à l’œuvre aussitôt passée la partie théorique. En un laps de temps, les boucles d’oreilles réalisées ont pendu aux oreilles des artisanes radieuses. Les ballerines posées sur la table ont commencé à prendre forme. « Ce travail demande beaucoup de concentration, mais c’est très passionnant et devient émouvant une fois que son article est terminé », a expliqué Charme, couturière.

Plus d’une quarantaine de femmes se sont partagées la salle de formation qui les a occupées pendant deux jours samedi et dimanche. Les hommes aussi n’ont pas voulu rater cette formation. « Je suis cordonnier de carrière, mais j’ai dernièrement manifesté l’envie de me perfectionner sur l’habillage des chaussures avec le pagne pour améliorer mon savoir-faire », a dit Raphaël, la quarantaine révolu.

La tranche d’âge des apprenants inscrits à cette formation varie entre la quinzaine et la quarantaine. Femmes enceintes, filles-mères et mêmes celles qui avaient des bébés ont été au rendez-vous. Pour la circonstance, l’une des organisatrices a dû passer pour une baby-sitter. « J’ai dû prendre le nourrisson dans mes bras pour le tenir loin de la salle. L’odeur de la colle lui est nocive », a dit Nadia, membre de l’atelier NOB. Les fillettes et les garçonnets qui ont accompagné leurs mères, en ont fait autant.

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