Des prostituées « Ujana » vont bénéficier d’une réinsertion sociale

La ministre de la Promotion de la femme  et de l’intégration de la femme au développement, Inès Nefer Bertille Ingani a indiqué le 29 novembre, lors d’un échange avec les filles arrêtées à Brazzaville pour  prostitution juvénile, que le gouvernement s’était engagé à éradiquer le phénomène de prostitution et de proxénétisme dit ‘’Ujana’’ grâce à la prise en charge des filles mineures dans des centres de rééducation et des filles majeures dans les centres de formation qualifiante.

« Ce phénomène dit ‘’Ujana’’ est un problème de sécurité et de santé publiques. Il s’agit ici de proxénétisme, de prostitution juvénile, concernant aussi quelques filles de rue.  Ces filles sont en majorité des mineures qui sont très ignorantes et exposées aux MST comme le SIDA et d’autres infections qui les exposent en premier et exposent aussi les hommes qui couchent avec elles », a expliqué Inès Nefer Ingani.

Il est donc question pour le gouvernement de mettre fin à ce phénomène, qui est un effet de mode importé de Kinshasa, afin qu’il ne prenne pas de l’ampleur à Brazzaville et dans d’autres grandes villes du pays. Après la privation de liberté de ces filles qui ont été récemment placées dans des centres de rééducation de la police, le gouvernement a ainsi voulu prendre le taureau par les cornes pour garantir à ces jeunes filles un avenir prometteur.

« C’est normal que le gouvernement prenne ce problème à bras le corps pour l’éradiquer, notamment grâce à la prise en charge et la réinsertion de ces filles qui sont des victimes. Nous avons tout de suite pris en charge les filles mineures identifiées comme orphelines qui viennent d’être placées dans deux centres d’accueil et de réinsertion du ministère des Affaires sociales où nous les suivrons régulièrement. Les jeunes filles dont certaines sont des filles-mères ont été inscrites à l’apprentissage des métiers  de leur choix afin de devenir autonomes », a fait savoir la ministre de la Promotion de la femme.

Grâce à un registre ouvert par la police, ces filles vont également bénéficier des soins médicaux gratuits, partant des visites, du traitement et du suivi. Il est question pour le gouvernement de maitriser réellement leur état de santé et de les traiter après tous les abus sexuels dont elles ont été victimes.

Par ailleurs, un protocole d’accord entre le gouvernement de la RDC et celui du Congo va être signé les jours à venir pour renforcer la surveillance des flux des jeunes filles entre Kinshasa et Brazzaville.

« Sachant que ce phénomène est un effet de mode venu de Kinshasa, nous nous sommes entretenus avec la ministre du Genre de la RDC pour qu’au niveau du Beach de Kinshasa qu’on prenne des dispositions afin renforcer les contrôle à l’endroit des jeunes filles notamment. Très prochainement, nous signerons un protocole d’accord entre nos deux pays pour accroitre cette vigilance », a conclu la ministre Inès Nefer Ingani.

Du reste, cet échange entre la ministre de la Promotion de la femme d’une part, les filles prostituées et certains des parents d’autre part intervient à la suite de l’opération menée depuis quelques jours par la police contre le phénomène de prostitution et de proxénétisme appelé ‘’Ujana’’ et dont le but est de mettre des jeunes filles, en majorité, mineures dans la rue pour s’adonner à la prostitution juvénile et l’exhibition de leurs corps dans des milieux interdits à cette catégorie d’individus.

Au total, 74 personnes ont été interpelées par la police  dont trois Camerounais, 30 filles de la RDC, 41 congolaises. Un parmi les quatre lieux, où ces filles exhibent leur prostitution, a été fermé ; les trois autres vont l’être. Un tenancier de nationalité camerounaise a par ailleurs été expulsé vers son pays.

Deux autres personnes soupçonnées de proxénétisme, un Congolais et un Camerounais, ont été arrêtées et seront prochainement présentées devant le Procureur de la République pour répondre de leur accusation. Les 30 filles de la RDC ont déjà été reconduites dans leur pays.