Depuis près de deux semaines, des réfugiés centrafricains assiègent la devanture des bureaux du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Ils veulent être rapatriés d’urgence dans leur pays.
Le décor renvoie aux personnes sorties précipitamment de leur domicile en zone de conflit. Matelas à même le sol, moustiquaires surélevés soutenues par leurs balluchons, parfois accrochées sur une pointe à même le mur. Pères, mères et enfants y passent la nuit à la belle étoile, sans aucune intimité. « Nous mangeons ici par la grâce de Dieu », dit Luc Grembe, un père de famille exaspéré.
Luc Grembe a expliqué qu’ils n’arrivent plus à se prendre en charge. « Depuis que nous sommes arrivés au Congo en 2013, nous n’avons jamais été pris en charge par le HCR. Mais, comme c’est cet organisme qui s’occupe des réfugiés et étant donné que notre situation n’est plus reluisante, nous préférons rentrer chez nous. C’est pour cette raison que nous avons choisi nous mettre ici pour demander un rapatriement », soulève-t-il.
De son côté, l’administratrice principale de protection du HCR, Ferdila Ouattara-Urche a révélé que ces familles se retrouvent dans cette situation parce qu’elles ont été sorties des maisons qu’elles louaient. « Le HCR ne fonctionne qu’avec un budget très réduit. Il nous est difficile de les prendre en charge sur tous les plans. Les choses ne se réalisent pas sur un claquement de doigt. Il faut un budget additionnel et l’argent est devenu en ces temps ci, le nerf de la guerre. Mais qu’à cela ne tienne, nous sommes en train d’étudier comment faciliter leur départ », a-t-elle fait savoir.
En attendant leur départ voulu, a poursuivi Ferdila Ouattara-Urche, ces familles à la traine seront mutées vers une cellule réservée, en temps normal, aux malades sous protection de l’UNHCR. « D’ici dimanche, neuf personnes pourront déjà rentrer au pays », a-t-elle complété.
Depuis le début de cette année, le HCR a déjà reçu plus de mille demandes des réfugiés qui ont manifesté le désir de regagner leur pays malgré la situation encore préoccupante en République Centrafricaine. Ils sont plus de trente mille sur le territoire congolais avec une forte concentration de 65 % dans la localité de la Likouala.