Didier Mavouezela optimiste dans la relance des gros investissements étrangers au Congo

Le président de la chambre de Commerce, d’industrie et des métiers de Pointe-Noire, Didier Sylvestre Mavouezela que la crise financière ne peut pas être un handicap pour les investisseurs étrangers qui ne doivent pas agir comme de simples prestataires de services. Avec prudence, il assure un léger relèvement de l’activité économique à Pointe-Noire, appelant les pouvoirs publics à soutenir suffisamment les entrepreneurs locaux.

PROPOS SUSCITES PAR DINA NGOUELA

Quel état des lieux peut-on faire des investissements étrangers au Congo ?

Je pense que faire un état des lieux sur les investissements étrangers à Pointe-Noire, m’oblige d’abord à faire un distinguo entre les différents types d’investissements directs étrangers qui peuvent y avoir. Il y a des investissements directs étrangers qui ne nécessitent pas un environnement des affaires adéquat. C’est le cas des mines, des hydrocarbures qui, quelle que soit l’adversité de l’environnement, arrivent à s’installer parce qu’ils ont une taille, des compétences qui leur permettent de faire face à l’adversité de l’environnement. Par contre, il y a aussi des investissements directs étrangers qui nécessitent un environnement des affaires apaisé, qui nécessite d’avoir au niveau local une main d’œuvre de qualité, qui nécessite d’avoir en local des entreprises, des sous-traitances pour pouvoir faire face à leurs besoins. Or malheureusement, ces investissements directs étrangers dans la chaîne de création des valeurs n’impliquent pas énormément des congolais pour la production de leurs richesses.

Que doivent alors faire les privés locaux pour capter les nouveaux investissements étrangers ?

Pour capter les investissements étrangers, il faut un environnement des affaires amélioré. Dans ces conditions, que doit faire le privé local ? Il doit être en capacité de pouvoir répondre aux besoins de sous-traitances dont les entreprises auront besoin. Les investissements directs étrangers, lorsqu’ils installent une entreprise, ont besoin non seulement de main-d’œuvre qualifiée, mais ils ont aussi besoin de prestataires des services pour pouvoir répondre à leurs besoins, parce que généralement, les entreprises n’ont pas la capacité de tout internaliser. Il y a plusieurs fonctions d’entreprise qui sont externalisées. Et là, ces entreprises ont besoin des PME.

Quels sont les secteurs porteurs de la diversification de l’économie congolaise dans lesquels les étrangers peuvent apporter des financements ?

Pour déterminer le secteur porteur, je pars toujours d’un postulat. Je vais citer Napoléon qui disait : « Chaque pays a l’économie de sa géographie ». Nous avons l’océan avec ses 170 km de côte. Donc, ça veut dire qu’on peut avoir une économie maritime, c’est-à-dire, des hydrocarbures grâce aux fonds sous-marins qui peuvent, regorger du pétrole, c’est de la pêche, c’est des sports de loisirs, mais c’est aussi de l’aquaculture. Je dirais que Pointe-Noire a le meilleur indice de centricité au niveau de la sous-région. Si on veut pousser plus loin dans ce domaine, il va falloir transformer ce que nous allons produire dans le domaine agro-industrie. Notre pays, c’est un ensemble de curiosités touristiques dont la nature nous a doté. Cela veut dire que nous pouvons développer aussi le tourisme. Nous avons un massif forestier très dense avec plus de 22 millions d’hectares.

La crise financière est-elle la seule responsable de l’assèchement des fonds étrangers au Congo ?

Je pense que la crise financière ne peut pas être responsable du manque ou de la diminution des investissements directs étrangers au Congo. Ce qui freine les investissements directs étrangers, c’est l’environnement des affaires. Si on n’a pas un secteur privé développé, je pense que c’est lié à l’environnement des affaires. Il faut que nous encouragions le secteur privé. Les gouvernants, à chaque fois qu’ils prennent des mesures, doivent parfois se demander, si les mesures sont bonnes pour le secteur privé. Aujourd’hui, la tendance on parle de renforcer les recettes de l’Etat. Mais, il faut savoir que les recettes de l’Etat, s’obtiennent à partir d’une base constituée par le secteur privé et sur cette base, on applique un taux.

Comment dans ses conditions une chambre de commerce peut faire de l’accompagnement des entreprises locales ?

En période de crise, les entreprises doivent travailler de façon efficientes. La chambre de commerce pour aider les entreprises à travailler de façon efficiente, met à la disposition des entreprises, des informations nécessaires. Avec la nouvelle loi des finances par exemple, nous avons organisé une session d’information avec le cabinet KPMG afin informer les entreprises, des nouvelles dispositions. Nous sommes entrain de mettre en place des formations pour pouvoir améliorer leurs capacités.

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