Situé de part et d’autre de la deuxième sortie nord de Brazzaville, le quartier Manianga s’étend de la rivière Djiri vers le château d’eau de Ngamakosso à Talangaï, le 6e arrondissement de Brazzaville. Cependant les populations de ce quartier connaissent tous les maux liés à un quartier enclavé.
Dans le quartier Manianga, où chacun occupe l’espace qu’il veut et se donne les dimensions de terrain qu’il veut, se pose un réel problème de ruelles et d’avenues. En se promenant dans ce quartier, il n’est pas rare de longer une ruelle qui se termine dans la parcelle d’un habitant. « Nous avons un problème de ruelle dans ce quartier. Il est difficile qu’une ruelle soit longue de 100 mètres sans qu’il n’y ait quelqu’un au bout pour la couper. Il n’y a pas d’avenue digne de nom. C’est pour cette raison que l’on a des problèmes de ruissellement d’eau de pluie car le quartier n’est pas bien tracé », reconnait Bruno Ngotecani, un habitant du quartier.
Les populations du quartier Manianga manquent de tout. Pas de marché, d’école publique, d’eau courante, d’hôpital et d’électricité. Certes le quartier est électrifié, mais selon Bruno Ngotecani, c’est une électricité qui n’est pas officielle. « Chacun s’est débrouillé pour avoir l’électricité, mais une électricité monophasée qui éclaire moins qu’une flamme de bougie », a-t-il poursuivi.
« Il faut que l’on vienne nous installer un transformateur électrique pour que la population vienne habiter massivement le quartier. C’est vrai nous habitons déjà ce quartier, mais c’est à cause de plusieurs difficultés que nous acceptons ces conditions. D’autres par contre attendent que les choses s’améliorent pour nous rejoindre», a souligné de son côté, Rochy Elenga.
Pour leurs besoins, les populations de Manianga se rendent souvent au château d’eau de Ngamakosso, pour le marché, à Mbouala ou l’hôpital de base de Talangaï pour se soigner et la grande école primaire de Ngamakosso pour les études au public ou à Antonio Agostino Neto pour le collège et le lycée.
Les populations de Manianga boivent l’eau de puits ou des sources aménagées autour de la rivière Manianga. « Nous vivons des dans des conditions difficiles ici. Surtout en cas d’urgence, les malades sont transportés sur des chaises ou dans des brouettes. Les routes ne permettent pas aux véhicules de venir dans nos parcelles. Les matériaux de construction sont déposés au niveau de la voie bitumée, il faut trouver des jeunes pour les faire descendre au chantier, imaginez le coût et la souffrance, avec ses montagnes », a ajouté Bruno Ngotecani.
C’est après le 4 mars 2012 que ce quartier a connu une grande affluence. « Avant ce sont les vielles mamans qui venaient faire les champs. Mais, au fil des temps, chacun est venu mettre une maison pour y habiter », a-t-il indiqué.
Les populations demandent que les pouvoir publics aient un regard de leur côté pour améliorer leurs conditions de vie.