Le premier secrétaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), Pascal Tsaty Mabiala a demandé le 26 octobre au président de la République de réagir à la crise du Pool en invitant solennellement le pasteur Ntumi à se rendre. Le secrétaire général de la Coordination des démocrates et humanistes africains (CODEHA), Guy Brice Parfait Kolelas, indexé d’avoir remis en scène le pasteur Ntumi, a quant à lui juré n’avoir jamais « créé le pasteur Ntumi ».
Les deux députés de l’opposition réagissaient ainsi à l’Assemblée nationale aux propos tenus par le Premier ministre Clément Mouamba, interpellé pour s’expliquer à l’hémicycle sur la crise du Pool. Le chef du gouvernement n’est pas allé par quatre chemins pour accuser les acteurs politiques d’avoir réveillé le pasteur Ntumi qui dormait de son profond sommeil politique.
Il s’agit en fait de Guy Brice Parfait Kolelas qui a engagé le pasteur Ntumi dans son équipe de campagne, alors qu’il briguait la magistrature suprême à l’élection présidentielle de mars 2016. Pour le chef du gouvernement, c’était une erreur politique grave.
Mais le leader de la CODEHA s’en est bien défendu. « Ce n’est pas moi qui ai créé le pasteur Ntumi », a déclaré Parfait Kolelas, répliquant aux propos du Premier ministre. « Ceux qui l’ont fabriqué sont là. Quand Ntumi est créé, nous étions en exil en 1998 », a ajouté sans ambages l’élu de Kinkala, à l’Assemblée nationale.
Selon Parfait Kolelas, pendant son dernier meeting, le pasteur Ntumi était encore collaborateur au cabinet du président de la République en tant que Délégué général chargé de la Promotion des valeurs de paix et de la réparation des séquelles de guerre, donc un officiel.
Les propos du Premier ministre n’ont pas du tout convaincu les députés de l’opposition. Pascal Tsaty Mabiala a estimé que président de la République devrait demander au pasteur Ntumi, par un message solennel radiotélévisé, de se rendre, avec toutes les garanties possibles. Tsaty Mabiala a souhaité une mission parlementaire à la rencontre du pasteur Ntumi pour l’inviter à venir à Brazzaville.
Le premier secrétaire de l’UPADS s’est interrogé sur l’approvisionnement de Ntumi en armes et munitions de guerre et sur la nature des opérations militaires menées dans la Pool qui mobilise tous les corps de la force publique y compris la Garde républicaine sensée assurée la sécurité des institutions de la République.
Les ministres de la Défense nationale, Charles Richard Mondjo et celui de la justice, Pierre Mabiala, se sont expliqués respectivement sur la nature des opérations militaires menées dans le Pool et sur l’ouverture imminente d’un procès sur la crise du Pool à la Cour criminelle de Brazzaville.
La séance d’interpellation du gouvernement a laissé apparaître deux camps visiblement opposés. La majorité, très dur, déterminé à en découdre avec le pasteur Ntumi qualifié de « terroriste » et l’opposition, souple, préconisant le dialogue. Les députés de la majorité, dans leur ensemble, ont soutenu l’action du gouvernement y compris l’option de traduire les « terroristes » à la justice, tout en opposant à un quelconque dialogue.