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Dodji Agbétoglo s’illustre dans l’art de la sculpture écologique au cœur de Lomé

Dodji Agbétoglo s’illustre dans l’art de la sculpture écologique au cœur de Lomé

Le sculpteur togolais, Dodji Agbétoglo se consacre à l’utilisation du bois brut et brûlé, qu’il transforme en œuvres d’art d’une dimension écologique et ancestrale, ravissant ainsi ses visiteurs. 

Dans son atelier, baptisé « Tayé-Tayé », situé au centre de Lomé, Dodji Agbétoglo s’attèle quotidiennement dans la création de sculptures emblématiques réalisées à partir de bois recyclé. Cette démarche innovante est le fruit de son expérience, lui ayant valu une médaille de bronze lors des Jeux de la Francophonie à Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC), en 2023.

« Quand je touche au bois, j’ai un dialogue direct avec la forêt. Nous sommes une famille de chasseurs, nous respectons la nature et on ne détruit pas le bois. Mon travail est axé sur du bois récupéré au niveau des chantiers de construction de routes, ainsi je me charge de donner une seconde vie à ces bois récupérés », a déclaré le sculpteur lors d’une visite d’une trentaine de journalistes culturels d’Afrique de l’Ouest et du Centre, organisée par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) le 14 novembre 2024.

Cet atelier, dédié à la mise en valeur des œuvres culturelles d’Afrique francophone, a permis aux journalistes de découvrir cette approche artistique.

« Ses œuvres sont plurielles et porteuses de sens et de valeurs. La dimension écologique de son travail et son rapport spirituel aux éléments qu’ils transforment est d’une subtilité singulière », a observé Karess ESSIANE, journaliste à Cameroon Radio Television. Elle a également souligné que l’artiste parvient à allier son talent à la réalité économique en ayant créé une entreprise culturelle prospère. L’approche écologique qui transparaît dans toutes les sculptures de Dodji lui confère un rôle moral au sein d’une société affectée par les conséquences du changement climatique.

Les essences telles que l’acajou, l’acacia et l’iroko figurent parmi les matériaux privilégiés par Dodji Agbétoglo, qui enrichit ses créations avec des éléments comme le fer, le cuivre et le zinc.

« J’ai été profondément impressionnée par la qualité et la précision de ses sculptures. Chaque pièce est soigneusement taillée, montrant un savoir-faire exceptionnel et une attention minutieuse aux détails. Ce qui m’a vraiment frappé, c’est la manière dont il raconte une histoire. La façon dont Dodji utilise le bois ajoute un effet spécial à ses créations, rendant ainsi chaque sculpture unique. Son travail est vraiment inspirant et apporte une belle dimension à l’art africain », s’est émerveillée Annela Faustine NIAMOLO, journaliste indépendante venue de République Centrafricaine.

Un appel au retour aux sources par la sculpture

En faisant de la sculpture sa vocation principale, Dodji Agbétoglo souligne l’urgence de valoriser et promouvoir les us et coutumes de son pays face aux défis du modernisme. « L’exposition ‘Kata Us et Coutumes’ est une invitation à renouer avec nos racines », écrit Wody Yawo, curateur qui porte un regard attentif sur l’œuvre du sculpteur.

L’artiste présente des œuvres sous forme de silhouettes humaines dépourvues de traits distinctifs tels que visages ou mains, établissant ainsi un dialogue entre les vivants et les défunts. « Je parle de la tradition et j’invite à ne pas oublier de marcher sur les pas de nos ancêtres », précise le sculpteur. Il s’agit d’une exploration des mémoires ancestrales.

La dimension ancestrale que revêt cette sculpture est bien perçue par les journalistes culturels présents qui estiment qu’il est grand temps d’encourager les créations culturelles du continent. « Dodji est un artiste talentueux et pluridisciplinaire qui porte un intérêt particulier sur des objets de rituels africains », commente Ousmane Sow, journaliste sénégalais du média Le Quotidien. Il aspire à préserver les traditions tout en léguant un riche héritage culturel à la jeunesse.

Au-delà de cet aspect sculptural, Dodji Agbétoglo a su diversifier ses activités au sein de son atelier pour assurer sa pérennité tout en répondant à d’autres besoins liés à sa passion pour la sculpture. Artiste sculpteur, installateur et fondateur du village Tayé-Tayé, il a été récompensé lors des IXes Jeux de Francophonie à Kinshasa et figure parmi les artistes africains exposés au Togo, au Cameroun, au Bénin et en Côte d’Ivoire. Cette version respecte le contenu original tout en étant plus concise pour correspondre au nombre de mots souhaité.