Ecole de la Tsiémé, une école à la Venise à Talangaï !
L’école de la Tsiémé fut une propriété de la paroisse catholique Saint Augustin à sa création. Elle est devenue une école publique depuis la nationalisation obligatoire de toutes les écoles du Congo. Implantée dans le quartier 63 à Talaigai, au bord de la rivière la Tsiémé, cette école a été abandonnée depuis 2013 à cause des inondations répétées.
L’école primaire de la Tsiémé, la seule école publique où fréquentaient les enfants des quartiers la Texaco-Tsiémé, Intendance et ceux des quartiers 62, 64, 65 et 66 de Talangai, compte 7 bâtiments dont quatre construits à partir de l’année 2000. Les premiers bâtiments remontent aux années 1970.
Pourtant bien construite, une cour vaste, avec un mur de clôture, cette école est aujourd’hui dans l’herbe. Mieux dans la vasière, à l’image d’une école-Venise ou sur pilotis. Des inondations à répétions qui ont fini par faire de cette belle école une vasière. Et les populations riveraines n’ont trouvé mieux que d’en rajouter, créant des dépotoirs des ordures ménagers dans les environs. Puis, l’établissement est passé d’un centre d’encadrement pédagogique à un refuge de chanvreurs et de bandits de tout acabit comme les bébés noirs.
La décision de l’Etat de transférer l’école au CEG de la Liberté à Talangai, fait l’objet de mécontentement des populations. A quelques jours du retour des classes, les parents d’élèves n’ont toujours pas gain de cause à leur cri d’alarme.
Les parents aux abois, les élèves à la traine
Le président du Comité de gestion et de développement communautaire (CGDC) de l’école la Tsiémé, secrétaire général du quartier 63 de l’arrondissement 6 Talangai Théophile Imouengué a indiqué qu’à la fermeture en 2013, cette école avait un effectif de 775 élèves pour 14 classes réparties en deux vagues. Théophile Mbani et Géorgine Bouyinda sont les directeurs des deux vagues. Le premier ayant fait valoir ses droits à la retraite, c’est Mme Bouyinda qui assure la direction des vagues au CEG de la Liberté où l’école est délocalisée.
L’école primaire la Tsiémé a été transférée dans l’enceinte du CEG de la Liberté à Talangai. Dans ces locaux d’emprunt, près de 1700 élèves fréquentent cette école. Pour le secrétaire général du quartier 63, ces élèves viennent d’ailleurs, des autres quartiers. Les enfants de la tsiémé n’ont plus d’école et sont abandonnés.
Le président du CGDC a mentionné que depuis que le gouvernement congolais a transféré l’école primaire de la Tsiémé au CEG de la Liberté, trois cas de décès ont été enregistrés. Il s’agit de deux noyades d’enfants des cours préparatoires et un cas d’accident.
Les parents ont trouvé qu’ils ne pouvaient plus envoyer leurs enfants à Liberté parce que la rivière Tsiémé et la traversée de trois avenues goudronnées constituent des dangers pour les enfants. Les parents ont retirés leurs enfants.
Le secrétaire général du quartier qui abrite l’école de la Tsiémé a lancé un appel à ceux qui ont fréquenté cette école, « tous les cadres formés par cette école, qu’ils reconnaissent que leur valeur dépend de cette école et qu’ils viennent à la rescousse ».
« Beaucoup de parents n’ont pas de moyen pour inscrire les enfants dans les écoles privées. Ces enfants trainent dans les rues. Ils sont nombreux, les plus jeunes, qui trainent. Nous demandons au gouvernement de procéder au curage de la Tsiémé et relever le niveau de la cour de l’école pour que les enfants repartent à leur écoles », tempête désespérément Théophile Imouengué.
« Je demande au gouvernement de regarder ce problème, cette génération qui est abandonnée, c’est l’avenir du pays », poursuit-il dans la grande amertume. .
Il faut sauver l’école des eaux !
Ce qui provoque l’inondation, c’est la sortie de son lit de la rivière Tsiémé et occupe toute la zone. Dans cette situation de terrain inondé se trouve également plusieurs parcelles où les populations ont abandonné leurs maisons. Même à l’église Saint Augustin qui se trouve en face de l’école Tsiémé prend de l’eau. Les prêtres n’y dorment plus, a témoigné Théophile Imouengué.
Pour remédier à l’inondation de l’école primaire de la Tsiémé, le gouvernement avait promis relever le niveau de la cour, en procédant au remblayage et construire des caniveaux tout autour pour recueillir les eaux de pluies qui partent d’en haut. L’école est située dans un baffons qui se jette dans la rivière.
L’école de la Tsiémé a sorti beaucoup de cadres. Vox Congo a pu relever que le musicien du groupe Extra Musica, Quentin Mouyasso, les internationaux, et diables rouges de football, Fabrice Ondama et Franchel Ibara, sont les fruits de l’école la Tsiémé. Outre son caractère éducatif, l’école la Tsiémé avait une bonne réputation pour la formation de l’élite sportive. Plusieurs jeunes joueurs ont été détectés dans cette école lors des compétitions inter école.
Alors, sauvez l’école de la Tsiémé !