Le président de l’Union nationale du patronat congolais (UNOC), El Hadj Djibril Abdoulaye Bopaka vient de souhaiter à Brazzaville un plan modéré de règlement de la dette intérieure du Congo due aux opérateurs économique. « Il suffit pour nous d’établir un plan d’apurement après négociations avec le gouvernement. Cette dette commerciale est pour nous comme une base de relance de nos activités », a déclaré à la presse l’opérateur économique.
M. Bopaka se plaint des effets de la crise financière qui frappe au cœur même des entreprises congolaises, obligées de congédier le personnel ou carrément de fermer. C’est pourquoi, il estime que le gouvernement devrait commencer par payer, « même petit à petit », cette dette pour permettre aux chefs d’entreprises de respirer et de faire face aux charges qui pèsent sur leur eux.
Le président de l’UNOC affirme que les opérateurs économiques ne mettront pas le feu dans le pays à cause de cette dette. « Nous sommes des gens responsables qui comprennent que le pays est en difficulté, c’est pourquoi on pense que si le gouvernement nous donne un peu, cela va nous aider à sauver nos entreprises », tempête-t-il, visiblement très optimiste.
Lors de sa déclaration de politique d’action devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Clément Mouamba avait reconnu l’endettement du pays. Il avait estimé cette dette à plus de 2700 milliards de francs CFA. Dans cette somme, il faut alors extraire la part de la dette intérieure que réclament à longueur de journée les opérateurs économiques, parfois au rythme de clochettes et de casseroles sous le manguier du ministère des Finances. Mais, les fins limiers de la finance internationale estiment cette dette congolaise à plus que le chiffre officiel annoncé par le chef du gouvernement.
Entre temps, le président Bokapa palpe avec ses collègues les effets de la crise financière dans leurs différents secteurs d’activité. « La crise est bien réelle dans le pays. Nous en subissons tous les jours les effets. L’argent ne circule pas à la cité, les patrons sont en difficulté », témoigne ce vieux renard de l’économie congolaise qui n’hésite pas à appeler les autorités à l’aide.
Les opérateurs économiques n’arrivent plus à commander leurs marchandises à l’étranger, faute de ressources financières pour alimenter leur crédit documentaire, explique M. Bopaka. « Si par bonheur vous commandez une marchandise qui arrive même avec un crédit acheteur, il faut avoir aussi des revendeurs solvables dans le pays. Sinon, ça pose problème », affirme-t-il.
Mais le président de l’UNOC ne baisse pas les bras. « Ma prière n’est pas dans l’échec, il faut que le Congo sorte rapidement de cette situation. Nous avons besoin d’un gros espoir », conclut-il.