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Face a la crise pétrolière, le Congo doit diversifier son économie

Les autorités du Congo-Brazzaville ont fait le serment de diversifier l’économie nationale longtemps restée dépendante de recettes pétrolières. Face à la chute des prix des matières premières, le gouvernement, sous l’emprise de son chef, a renforcé le mécanisme de simplification de création d’entreprise.

Le Congo se bat à améliorer son classement Doing Business de la Banque mondiale. Le pays occupe les derniers rangs, ce qui implique une accentuation des politiques nationales dans la matière de la diversification de l’économie nationale. Dans le classement de 2018, le Congo est classé 179e sur 184 pays. Mais cela ne décourage pas les autorités qui savent désormais que le salut du Congo passe par la mise en musique de l’activité économique dans d’autres secteurs que le pétrole. D’ailleurs, le pétrole n’occupe directement que quelque 5.000 personnes, bien que leurs revenus soient très élevés à comparer à d’autres travailleurs congolais.

Les grandes sociétés d’Etat comme la SNE et la SNDE ont réalisé leurs réformes. Ce processus n’a malheureusement pas été précédé d’un audit, afin de cerner les vraies raisons de leurs éternelles contre-performances . Le Premier ministre Clément Mouamba avait reconnu que ces sociétés n’avaient pas de bonnes performances. Il s’agit des entreprises à capitaux publics et dont les administrateurs et travailleurs ne fournissent pas assez d’efforts pour créer de la richesse. L’Etat dispose de plusieurs entreprises qui peuvent lui rapporter des sous. Il s’agit entre autres de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) la Société des transports publics urbains (STPU), aujourd’hui en failli, le Port autonome de Pointe-Noire (PAPN), la Congolaise de gestion de loterie (COGELO), le Chemin de fer Congo océan (CFCO) ou bien le Port autonome de Brazzaville et ports secondaires (PABS). Ces entreprises constituent le portefeuille public.

On note aussi des banques dont l’Etat est propriétaire comme la Banque postale du Congo (BPC), la Banque congolaise d’habitat (BCH) et certaines structures comme Assurance et réassurances du Congo (ARC). L’Etat congolais a également des capitaux dans certaines institutions financières comme la Congolaise de banque (LCB), la Société générale du Congo (SGC), les hôtels PEFACO de Brazzaville et d’Oyo, les Aéroports du Congo (AERCO).

Les autorités communiquent très peu sur la santé des entreprises publiques que l’on sait moribondes, mais de véritables gouffres à sous. Un retour sur investissement de quelque 5 milliards de francs CFA l’an, n’est pas fixer la barre très haut pour les patrons de ces entreprises. Des contrats d’objectifs devraient être conclus avec chaque capitaine d’industrie publique. Ces structures de production de l’Etat emploient aujourd’hui jusqu’à 13.000 personnes, révèle la direction générale du portefeuille public.

En ces temps de crise économique et financière où les autorités appellent à serrer la ceinture, l’Etat devrait espérer tirer profit de tous ses investissements. Ces entreprises devraient donc se montrer plus utiles. Bien que certaines comme le CFCO ou PABS traversent une très mauvaise passe.

Avec la baisse du budget d’investissement en 2019, l’Etat attend énormément des recettes pétrolières qui sont malheureusement en baisse, soit 1. 054 milliards de francs CFA.

Encourager l’investissement privé

Depuis le début des années 1990, l’Etat s’est désengagé de plusieurs secteurs de l’économie nationale. Il n’assure plus que la régulation dans l’agriculture, les banques, le commerce et les petites et moyennes entreprises. Le gouvernement reste très regardant dans l’éclosion des entreprises privées locales ou étrangères. Il apporte d’importants financements pour aider le secteur privé national et le domaine du commerce informel de se développer véritablement. En 2016, quelque 194 milliards de francs CFA ont pu être alloués à une soixantaine des PME dans le cadre d’un fonds de soutien aux petites entreprises.

Les décisions prises par les autorités ont été très drastiques car, elles devraient défaire le système de corruption existant depuis bien longtemps dans le monde des affaires. Un nouveau code de passation des marchés, mis en place avec l’appui de la Banque mondiale, a permis au Congo de bannir un système de gré à gré qui consistait à donner des marchés publics à des entrepreneurs qui en fait n’en avaient pas compétence. Aujourd’hui, la procédure d’appel d’offres dans l’attribution des marchés est devenue la règle. Même si bien de sociétés congolaises peinent à s’y habituer. L’Etat a mis en place un inspecteur, le directeur central des marchés publics, et un régulateurs des marchés publics, pour que toutes ces réformes soient respectées et apportent un plus à l’économie nationale.

Sur tout le circuit de décaissement d’argent, de prélèvement des taxes et de facturation de la dépense, les obstacles ont été levés. Les services de douane, des impôts, de police, des eaux et forêts, les brigades de santé, des mine qui jalonnaient les routes de transport des marchandises, se conforment désormais à un Guichet unique.