Le FMI continue de travailler en vue d’un programme avec le Congo
L’équipe du Fonds monétaire international (FMI) a conclu le 20 décembre sa mission au Congo, annonçant la poursuite des discussions avec les autorités, en vue de conclure un programme avec le Congo. Le FMI a félicité le gouvernement d’avoir manifesté la volonté de corriger les erreurs décelées dans la gestion des finances publiques.
Dans un communiqué qu’il a publié à l’issue de cette mission, le chef de délégation du FMI, Abdul Aziz Wane a annoncé les futures étapes du travail à entreprendre. « L’équipe du FMI continuera à travailler avec les autorités au cours de prochaines semaines dans plusieurs domaines, notamment sur le rétablissement de la viabilité de la dette, le renforcement de la gouvernance et le financement adéquat du programme », a-t-il déclaré.
En clair, le FMI tient à accompagner le gouvernement jusqu’à la conclusion d’un programme qu’il financera ensuite. Mais les autorités doivent donner les signes d’une grande volonté. D’abord, concernant la mythique dette dont la valeur reste insoutenable et affecte tous les secteurs de l’économie congolaise. C’est peu dire que le pays est endetté jusqu’au cou. Les dettes sont accumulées tant au niveau des partenaires internationaux que nationaux. La dette congolaise qui avoisine l’ensemble des dettes des pays de la zone CEMAC gaze et asphyxie en même temps l’économie de la sous-région.
Le FMI exige que cette situation soit clarifiée. Un audit est donc obligatoire pour établir la dette à son niveau le plus exact. Bien que le chiffre de 110% du PIB soit avancé, les fins limiers de la finance savent que cette dette est au-delà, car elle n’a pas tenu compte des 930 milliards de francs CFA de la SNPC, les 1.000 milliards des opérateurs économiques et d’autres créances accumulées par l’Etat, notamment les arriérés des paiements au niveau des représentations diplomatiques à l’étranger ou de la CNSS et des étudiants qui n’ont plus perçu de bourses depuis une année.
Mais, le plus inquiétant est le fait que la morosité économique a touché les acquis sociaux. Selon le FMI, une baisse de 9,2% a été constatée dans les secteurs hors pétrole, où évoluent souvent les petits opérateurs privés. Les coupes budgétaires réalisées par l’Etat depuis deux ans seraient la cause de ce désastre économique à ce niveau. En fait, le gouvernement voulant pourtant fonctionner avec les moyens de sa politique n’a pas prévu le déséquilibre généré dans les autres secteurs. Les petits patrons et commerçants subissent eux aussi les effets de cette crise. La précarité s’installe dans les familles où les travailleurs ont été licenciés, ou les affaires ont fait faillite.
Le gouvernement, conscient de la catastrophe, s’est engagé à mettre en œuvre certaines réformes exigées par le FMI. Il s’agit notamment de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption. Une équipe de conseillers est entrain d’être mise en place pour réaliser une étude sur les faiblesses de l’économie congolaise. Le budget 2018 devrait prend en compte tous ces aspects.
Pour le Fonds, le travail se poursuit dans les prochaines semaines. Les résultats primitifs seront analysés courant janvier 2018 par le personnel du FMI. Ce n’est qu’après que le dossier du Congo sera ficelé et examiné en février prochain au conseil d’administration du FMI. C’est cette instance qui décidera du sort du Congo.