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Francis Massamba vend du foufou au marché Ta Ngoma

Il était difficile et rare de voir un homme vendre les produits divers dans le marché. Autre temps autres mœurs, Francis Massamba fait partie de ceux qui dépassent les barrières sur les activités dites de femmes. Il vend en détail la farine du manioc, le foufou par quaker, au marché Ta Ngoma à Bacongo, dans le deuxième arrondissement de Brazzaville.

Nanti d’un bac D, Francis Massamba a suivi une formation professionnelle en production animale (vétérinaire) à l’institut sylvo-agro pastoral (ISAP). « Après la formation, j’ai déposé des dossiers partout espérant que je trouverai du travail. Au lieu de rester à la maison sans rien faire, j’ai encore fais un concours d’entrée à l’institut supérieur d’éducation physique et sportif  où j’ai passé trois ans de formation. Après donc toutes les études universitaires, j’ai cherché du travail dans les écoles privées. Mais, le salaire proposé était très médiocre et j’ai fini par abandonner », explique-t-il.

Pour être capable de prendre soin de sa famille, deux filles et une femme, Francis Massamba a pris l’initiative de chercher une activité qui l’aiderait à subvenir à ses besoins. « Ne voulant pas rester à la maison et croiser les mains, j’ai décidé d’aller aider ma sœur qui vendait au marché Ta Ngoma. Quand elle a été intégrée à la fonction publique, j’ai donc pris sa place. Voilà comment a commencé mon petit commerce», précise-t-il.

Seul homme au milieu de beaucoup de femmes au marché de Ta Ngoma, Francis Massamba souligne qu’il n’y pas de commerce fait spécialement pour la femme. «Vendre du foufou en détail et des divers ne me gène pas du tout. Le peu que je gagne suffit pour nourrir ma petite famille. C’est vrai qu’il y a certaines personnes qui me critiquent, cependant, je suis réconforté, par celles qui m’encouragent », fait-il savoir.

Martine, une cliente n’a pas été étonnée de voir un homme vendre du foufou. « Ce phénomène existe déjà à Pointe-Noire d’où je viens. Depuis que l’emploi est difficile à trouver au Congo, les jeunes garçons ont compris que l’on peut gagner l’argent en vendant au marché. Et peu importe la marchandise. L’essentiel est de gagner proprement de l’argent », a-t-elle confiée.

Pour sa voisine du marché, Francis Massamba est un commerçant comme tout autre.