Le gouvernement s’explique devant les députés sur la crise du Pool
Le gouvernement congolais conduit par son chef Clément Mouamba s’est expliqué le 26 octobre devant les députés à l’Assemblée nationale sur la crise du Pool. De l’origine de la crise, des mesures prises et des solutions de sortie de crise par le gouvernement, telle a été l’ossature de l’adresse du gouvernement aux élus du peuple, même si une partie des députés est restée sur sa soif.
L’origine de la crise du Pool remonte, d’après Clément Mouamba, au 4 avril, jour où les ex-combattants ninjas de Frédéric Bintsamou alias Pasteur Ntumi ont attaqué les quartiers sud de Brazzaville. Mais en réalité, cette crise est partie le 17 mars, lors du dernier meeting d’un candidat à l’élection présidentiel. Ce jour-là, le pasteur Ntumi était présent avec des éléments armés.
Pour le Premier ministre, le début de l’affaire est donc à rechercher quelques semaines avant même cette date funeste du 4 avril. « N’a-t-on pas vu un candidat à l’élection présidentielle du 20 mars dernier désigné monsieur Bintsamou en qualité de directeur de sa campagne électorale ? N’est-ce pas au terme du dernier meeting de la campagne électorale de ce même candidat au stade Marchand précisément, meeting encadré par des braves éléments de Frédéric Bintsamou que les premières violences ont été perpétrées par des ninjas Nsiloulou ? » a martelé Clément Mouamba.
Ainsi, pour le gouvernement, les premiers responsables de la crise que vivent les Congolais sont ces cadres politiques qui ont permis « au diable qui dormait depuis prêt d’une décennie de sortir de la boîte dans laquelle il était enfermé ».
En dépit de tout, le gouvernement dans ses missions régaliennes, a déployé la force publique pour ramener l’ordre public dans les quartiers sud de Brazzaville et dans le département du Pool. Le gouvernement a rappelé que le dispositif sécuritaire déployé dans le Pool est proportionné à la menace opposée par les miliciens. Le gouvernement a réfuté les affirmations « mensongères » véhiculées par des medias étrangers concernant une opération ou une guerre à huis-clos dans le département du Pool. « Toutes les autorités départementales et locales sont sur place et assure leur autorité », a assuré le Premier ministre.
Sur le plan judiciaire, le gouvernement rappelle que les assaillants ont été identifiés et en premier le pasteur Ntumi. En second lieu, les responsabilités individuelles et collectives sont établies au fur et à mesure que l’enquête se poursuit. Le procureur de la République a lancé des mandats d’arrêt contre le pasteur Ntumi et deux de ses lieutenants.
Sur la proposition de certains députés demandant au gouvernement de saisir la Cour pénale internationale (CPI) sur la crise du Pool, le Premier ministre a dit que cela était contraire à la réalité de la justice internationale. « Car les actes posés par Ntumi et ses adeptes sont des crimes internes de terrorisme », explique-t-il. Aucun texte international n’exige une telle saisine de la CPI.
Sur la plan humanitaire, dès le début des violences dans le Pool, le gouvernement a apporté une assistance composée des vivres et non vivres aux déplacés à Kinkala et à Mindouli dans le Pool, à Yamba et à Louteté dans la Bouenza. Le ministère de la santé a mis à la disposition des populations sinistrées, des ambulances et des médecins. Le ministère de l’enseignement primaire se prépare pour relancer la rentrée scolaire.
Sur le plan politique, le gouvernement sollicite l’engagement de toute la classe politique, de la société civile et de la population congolaise pour réduire les terroristes au néant. Il réitère sa volonté de ne pas négocier avec ces assaillants. « Cette fois-ci, il n’y aura ni pardon ni oubli », a conclu Clément Mouamba.