Guy Brice Parfait Kolelas s’en est allé avec un sentiment d’inachevé

Parfait Kolelas - UDH-Yuki

Le président de l’Union des démocrates humanistes (UDH-Yuki) et challenger principal du président sortant à l’élection présidentielle scrutin des 17 et 21 mars, Guy Brice Parfait Kolelas, a rendu l’âme très tôt le 22 mars lors de son évacuation en France à bord d’un avion médicalisé à cause de la Covid-19. Il s’éteint après avoir exhorté le peuple à un sursaut patriotique de changement qu’il a prôné lors de la campagne électorale. 

« Je me bats contre la mort…Battez-vous pour le changement, pour votre avenir et celui de vos enfants… », a indiqué Guy Brice Parfait Kolelas dans une vidéo tournée quelques heures du vote présidentiel du 21 mars.

Une exhortation qui restera comme l’une des dernières volontés de l’opposant Parfait Kolélas à l’endroit du peuple Congolais qu’il rêvait plus prospère, tourné vers la valorisation de son capital humain et de son sous-sol, ainsi que son développement intégral.

De l’économiste au politique

Né le 6 août 1959 à Brazzaville République du Congo, Guy Brice Parfait Kolélas est le fils de l’ancien premier ministre du Congo, Bernard Kolélas.

Après des études en économie à l’université Marien Ngouabi de Brazzaville, il décroche un diplôme de 3e cycle d’études supérieures spécialisées (DESS) en économie et gestion des transports internationaux à Mulhouse-Colmar (université de Mulhouse) en France. Puis, il poursuit ses études jusqu’à l’obtention d’un doctorat en économie, option économie industrielle à l’université de Dijon (France) en 1993. L’intitulé exact de sa thèse de doctorat dirigée par le Jean Magnan de Bornier, est : « La firme et les alternatives stratégiques : intégration verticale-contrat de long terme, intégration verticale – marché ».

Après avoir enseigné l’économie en France, il rentre, devient fonctionnaire, avant de faire valoir ses droits à la retraite en 2018.

Pendant son séjour en France, Parfait Kolélas est proche du Parti communiste de 1983 et 1993, ensuite du Rassemblement national, avant d’intégrer le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI) crée par Bernard Kolélas dont il est l’un des premiers militants en 1989.

Du ministre à l’opposant

Guy Brice Parfait devient définitivement membre du MCDDI en 2006 et intègre en qualité de coordonnateur du bureau exécutif du parti, avant de devenir le secrétaire général de 2012 à décembre 2015, date à laquelle il quittera ledit parti.

Nommé par le Président Denis Sassou N’Guesso ministre de la Pêche maritime et continentale chargé de l’aquaculture de 2008 à 2009 puis ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’État du 15 septembre 2009 au 10 août 2015, le Président fondateur de l’UDH-Yuki s’oppose contre l’organisation d’un referendum visant à changer la Constitution de 2002. Une opposition qui coutera sa sortie dans le gouvernement.

Avant de créer son propre parti (l’UDH-Yuki) en 2017, Parfait Kolélas se présente à la présidentielle de 2016 où il est deuxième derrière Denis Sassou N’Guesso. Après avoir reconnu la victoire du président actuel, il fait son entrée dans la plate-forme de l’opposition dénommée l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) avant d’intégrer en 2018 l’opposition républicaine, incarnée par Pascal Tsaty Mabiala.

Investi candidat à l’élection présidentielle par son parti, l’Union des démocrates humanistes UDH-YUKI, il se lance dans une campagne présidentielle dès le 5 mars à travers le pays. Le 19 mars, c’est-à-dire, à deux jours de la présidentielle, Guy-Brice Parfait Kolélas, qui n’arrive pas au lieu de son dernier meeting à l’esplanade du stade Marchand à Brazzaville, est diagnostiqué positif à la Covid-19 et hospitalisé dans une clinique de la place. Le 21 mars, le jour du vote, il est évacué par à bord d’un avion médicalisé en France où il rend l’âme très tôt le 22 mars avant que ledit vol ne puisse atterrir à l’aéroport de Paris-Le Bourget.

Quitter la version mobile