Les chambres africaines extraordinaires (CAE) ont condamné ce 30 mai à Dakar au Sénégal, l’ancien président tchadien Hissène Habré, âgé de 74 ans, pour crimes contre l’humanité, à la fin d’un procès historique qui a duré près d’une année.
Jugé par le le tribunal spécial africain à Dakar, 25 ans après sa chute, l’ex-président tchadien Hissène Habré est condamné pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité, tortures et viols. Au terme d’un procès qui a duré dix mois, l’ex-chef d’Etat tchadien pendant huit ans de 1982 à 1990, avant d’être chassé du pouvoir par l’actuel président Idriss Deby Ithno, a été reconnu coupable. Le procès Habré est le premier procès au monde dans lequel un ex-chef d’État est traduit devant une juridiction d’un autre pays. C’est aussi pour la première fois que l’Afrique juge un ancien chef d’Etat.
Ce procès est un précédent extraordinaire qui montre que des tribunaux africains peuvent juger des crimes commis en Afrique, confirme l’avocat américain, spécialisé dans la défense des victimes des régimes dictatoriaux, Reed Brody, espérant que d’autres survivants, d’autres militants, s’inspireront de ce que les victimes de Habré sont parvenues à accomplir.
En rappel, Hissène Habré a été arrêté le 30 juin 2013 à Dakar où il s’est exilé après sa chute.Débuté en juillet 2015 par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), mises en place en vertu d’un accord entre le Sénégal et l’Union africaine (UA), le procès Habré avait pour enjeu de prouver ou non que l’ex-chef de l’Etat fût le cerveau de la répression lorsqu’il dirigeait le Tchad.