Huit présumés délinquants fauniques comparaîtront à Owando et Impfondo
Deux audiences portant sur la criminalité faunique sont attendues pour les 12 et 13 juin à la cour d’appel d’Owando dans de la Cuvette et au tribunal de grande instance d’Impfondo dans la Likouala.
A Owando, il sera question de l’affaire d’un présumé délinquant faunique, poursuivi pour abattage d’une espèce animale intégralement protégée ici l’éléphant, détention des trophées de cette espèce soit six pointes d’ivoire représentant trois éléphants abattus, détention illégale d’arme de guerre et munitions. La tentative de meurtre d’un agent est aussi parmi les infractions qui lui sont reprochées. Il aurait tiré et blessé grièvement un éco-garde.
Cet individu de nationalité congolaise de la RDC aurait commis ces faits avec ses deux complices en cavale, le 27 septembre 2017 dans la forêt du village Papaye dans le district d’Etoumbi. Dans leur fuite, l’un d’entre eux fut interpellé, le 20 juin 2018 à Owando, par les éléments de la gendarmerie nationale et les éco-gardes du Parc national d’Odzala. Au cours des précédentes audiences, ce dernier a reconnu les faits lui étant reprochés. L’audience de ce 12 juin à la cour d’appel d’Owando est pour les réquisitions et plaidoiries. Le verdict portant sur cette affaire ne saurait tarder.
A Impfondo, il s’agit de la comparution, ce 13 juin, de sept présumés trafiquants des produits de faune dont l’audience portera sur des réquisitions du ministère public. Ils avaient été arrêtés le 27 février 2019 dans cette même localité, en flagrant délit de détention et circulation de neuf morceaux d’ivoire, d’un sac d’écailles de pangolin géant et d’une peau de panthère. Ils sont également poursuivis pour importation desdits produits et présomption d’abattage des espèces animales intégralement protégées.
C’est un réseau de présumés trafiquants des produits de faune dans lequel on trouve les centrafricains, les congolais de la RDC et ceux de Brazzaville. Ils ont été interpellés par les agents de la direction départementale de l’Economie forestière et les éléments de la gendarmerie nationale avec l’appui du Projet d’appui à l’application de la loi sur la faune sauvage. Les produits saisis proviendraient pour certains de la RDC et pour d’autres des localités du département de la Likouala. Impfondo, leur point de chute, est la ville où ils ont l’habitude de vendre ces produits. Ces derniers ont chacun un rôle bien déterminé dans ce trafic : démarcheur, vendeurs, transporteurs, tous bien connectés.
En République du Congo, l’éléphant, la panthère et le pangolin géant font partie des espèces animales intégralement protégées, conformément à l’Arrêté n°6075/MDDEFE / CAB du 9 avril 2011 déterminant les espèces animales intégralement et partiellement protégées. De même, la législation nationale, conformément à l’article 113 alinéa 6 de la loi 37-2008 de 2008, prévoit une peine d’emprisonnement jusqu’à cinq ans et cinq millions de FCFA maximum d’amende contre quiconque aura importé, exporté, commercialisé ou fait transiter sur le territoire national des animaux sauvages ou leurs trophées en violation de cette loi ou des conventions internationales en vigueur au Congo.