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L’intégration de la femme a encore du chemin

Deux semaines après la fin du mois de mars, les initiatives prises par les femmes congolaises visant à réclamer leur participation dans les sphères de prise de décisions se sont malheureusement effritées. La fougue de la flamme des femmes congolaises s’est amoindrie tout juste après le mois dit de la femme, pour prétendre se rallumer une année après.  

Le mois de mars retenu comme le mois de la femme, est l’occasion pour celle-ci de démontrer, à travers des initiatives entreprises,  l’importance de ses potentialités dans les domaines variés de la vie sociale.

Cependant, ces élans s’étiolent très vite une fois que le mois de mars est passé. Elles attendent encore une année après, un autre mois de mars pour s’illustrer par des rencontres pour prouver aux yeux du monde qu’elles peuvent  apporter la pierre à l’édifice pour la marche de son environnement.

Près de 70 ans après le premier mouvement international mené par des femmes, le 10 décembre 1948, et la reconnaissance par l’Organisation des nations unies des droits des femmes, celles-ci peinent encore à se faire une place au soleil au Congo, surtout à occuper des postes considérés comme patrimoine exclusif des hommes.

Depuis l’accession du Congo à  l’indépendance, certains ministères n’ont eu pour locataire que des hommes, à l’instar du ministère des Affaires étrangères, de la Défense, de l’Intérieur et des Finances. Face à cette attitude égocentrique des politiciens congolais, il y a lieu de s’interroger si dans l’armature du pouvoir exécutif congolais la femme ne peut prétendre occuper que certains postes ministériels moins stratégiques ?

Ne dispose-t-elle pas de compétences avérées pour qu’elle soit responsabilisée à des postes ministériels qui constituent un « tabou » dans les différents gouvernements qui ont présidé à la destinée du pays ?

Il est notoire que toutes les femmes qui se sont succédées dans les gouvernements n’ont pu piloter que des ministères considérés moins importants. En plus, aucune femme n’a pu occuper le poste de président d’une institution de la République.

Le chemin pour plus d’émancipation est encore long et parsemé d’embûches alors que la loi fondamentale du 25 octobre 2015, dans son article 17, donne à la femme les mêmes droits que l’homme en même temps qu’elle institue un conseil consultatif de la femme, cadre d’expression par excellence qui a vocation à émettre des avis sur la condition de la femme et de faire au gouvernement des suggestions aux fins de promouvoir son intégration au développement.

La femme congolaise s’avère donc une source physique, morale et intellectuelle sur laquelle le pays doit absolument compter pour atteindre son émergence économique.

L’investissement dans l’autonomisation économique des femmes est la voie la plus sûre vers l’égalité des sexes, l’éradication de la pauvreté et une croissance économique inclusive.