L’ancien Premier ministre et ministre d’Etat Isidore Mvouba a été élu, le 19 août à Brazzaville, président de l’Assemblée nationale. Un bureau de sept membres dont une femme ouvre la quatorzième législature du Congo.
Il a été le seul candidat à ce poste. Même l’opposition, certainement connaissant la majorité écrasante dont dispose les forces progouvernementales à l’Assemblée nationale, n’a pas souhaité placer un candidat. Isidore Mvouba a été élu avec 144 voix sur les 151 sièges que compte cette institution.
Les pronostics et rumeurs répandues sur Brazzaville sur cette élection au perchoir de l’hémicycle n’ont finalement pas été déjoués. Isidore Mvouba a été porté par sa formation politique, le Parti congolais du travail (PCT) dont il est membre du bureau politique. Sauf cas d’empêchement grave ou de dissolution de l’Assemblée nationale, l’élu de Kindamba dans le Pool présidera pour les cinq prochaines années aux destinées de cette institution.
Ancien Premier ministre et ancien ministre d’Etat, Isidore Mvouba est l’un des grands fidèles du président Denis Sassou N’Guesso. Il le témoigne depuis les années 1990. Après le retour aux affaires de son mentor en 1997, Isidore Mvouba a été de tous les gouvernements du Congo. Bénéficiant pleinement de la confiance du chef de l’Etat, il a même été Premier ministre dans les circonstances où la Constitution de 2002 ne le prévoyait pourtant clairement. Il jouit d’une grande expérience dans la conduite des affaires d’Etat.
Son passage aux différents gouvernements lui permettra à fortiori de regarder avec attention tous les dossiers qui viendront sur son bureau, notamment en ces temps de crise économique. Isidore Mvouba a géré le comité des privatisations des grandes entreprises nationales, il a été à la promotion du secteur privé, et a dirigé plusieurs fois des conseils de cabinet. C’est un vieux routier qui revient après une année de temps libre.
Son absence en avril 2016 du gouvernement Clément Mouamba n’a fait donc que le préparer à prendre une place plus importante dans la gestion de l’Etat, et dans la mise en place de la nouvelle République, amorcée dès octobre 2015 avec le référendum constitutionnel et surtout par l’élection en mars 2016 du chef de l’Etat. Cet élu de Kindamba devient ainsi la deuxième personnalité de l’Etat.
Isidore Mvouba a été reconduit, suite à une décision du juge constitutionnel, député de Kindamba sans être élu réellement. Cette décision est conforme à l’article 109 de la Constitution. Mais on sait aussi que sa circonscription électorale, comme sept autres dans le Pool, en proie à de violences, n’a pas permis l’organisation d’un scrutin apaisé et sécurisé. Son élection à la tête de l’Assemblée nationale pour cinq ans, éclipse progressivement l’idée d’une organisation des élections partielles dans le Pool.
Six autres députés ont été élus au bureau de l’Assemblée nationale. Il s’agit du premier vice-président Léon Alfred Opimbat (PCT), du deuxième vice-président Roland Bouiti Viaudo (MAR), du premier secrétaire Pierre Obambi (PCT), du deuxième secrétaire Joseph Kignoumbi Kia Mboungou (La Chaine), du premier questeur Virginie Euphrasie Doniama (Majorité) et du deuxième questeur Léonidas Carel Mottom Mamoni (PCT).
Le deuxième secrétaire Joseph Kignoumbi Kia Mboungou est le seul membre de l’ancien bureau à être retenu. Le poste qu’il occupe revient de droit à l’opposition. L’UPADS a même voulu présenter une candidature à ce niveau. Elle a ensuite été retirée par son premier secrétaire Pascal Tsaty Mabiala, convaincu de l’arrangement réalisé entre le PCT et La Chaine.
Les membres de l’ancien bureau de l’Assemblée nationale, élus députés, étaient dans la salle dont le président Justin Koumba, élu de Banda. Il semble que le PCT ait pris l’option de ne plus revenir en arrière en reconduisant les mêmes personnes aux mêmes postes.
Après l’élection du bureau de l’Assemblée nationale, les députés qui siègent dans le cadre de leur session inaugurale mettront également en place les commissions, ainsi que leurs présidents.