Le linguiste et spécialiste des cultures congolaises Josué Ndamba a fustigé au cours d’une entrevue à Vox l’utilisation de l’argent par les acteurs politiques comme moyen de persuasion des électeurs tout au long de la campagne relative aux différentes formes de scrutin au Congo.
En tant qu’observateur et analyste averti des faits sociaux, Josué Ndamba a souligné que pendant la campagne, il y avait deux asymétries qui sont confrontées sur le terrain. D’un côté des candidats qui disposent de gros moyens financiers pour mener une campagne aisée, et de l’autre, ceux qui attendent les derniers jours pour se lancer effectivement dans la « course de séduction des électeurs ».
Dans ce contexte, il a fait comprendre que les gens étaient motivés et assistent massivement aux meetings des candidats, non pas par conviction politique, mais parce que l’on a promis de s’occuper d’eux à la fin de ces retrouvailles moyennant un montant fixé au préalable entre ces les jeunes et les organisateurs des manifestations. D’ailleurs, ils exigent l’argent avant même d’y prendre part, a- t- il renchéri.
En dépit de la non-prise en compte de leurs doléances par les acteurs politiques, ces jeunes qui sont à maintes reprises déçus par le comportement de ces politiciens après les élections. A cause de l’argent, ils s’investissent à nouveau pendant les campagnes en faveur des mêmes candidats en s’engageant sans ardeur pour faire élire leur candidat, a-t-il fait remarquer.
« Ces pratiques, si nous avons une justice autonome, libre elle ne devrait pas se laisser faire. Car les mauvaises habitudes ont les acquiert très facilement et elles sont très difficiles à s’en débarrasser », a notamment souligné le linguiste Josué Ndamba.
Eu égard à ces comportements qui gangrènent la société congolaise, les associations s’impliquent constamment dans l’instruction de la couche juvénile, notamment la Fondation Niosi, les faisant comprendre qu’en acceptant l’argent, ils deviennent ipso facto « les mendiants ».
Selon lui, ces campagnes de sensibilisation commencent à porter des fruits, par le fait que dans certaines localités du pays, les populations réagissent de façon responsable face aux promesses des candidats, alors que ces serments ne révèlent pas de leurs péjoratifs d’élus du peuple.
L’argent est devenu depuis plus de 20 ans au Congo, un moyen de persuasion des électeurs dont les candidats aux scrutins s’en servent pour gagner la confiance des électeurs censés les élire. Ce qui fait que certains candidats qui ne disposent pas de moyens financiers suffisants sont dans l’incapacité notoire de mobiliser les acteurs, ce, en dépit de leur programme soit-il séduisant.