Le directeur du journal Talassa, Ghys Fortuné Dombé Bemba a été présenté le 13 janvier devant le procureur de la République après le Tribunal de grande instance de Brazzaville. Par ailleurs, le Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) a suspendu la parution de Talassa pour entre autres «atteinte à l’honneur et à l’image de la personne morale qu’est la Présidence de la République ».
Dombe Bemba est suspecté de complicité d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat en relation avec Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntumi. Après une enquête préliminaire à la gendarmerie de Bacongo et à la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), le journaliste a donc été conduit au parquet. Son avocat, maître Nzoussi a dénoncé une arrestation « n’obéissant pas aux règles de procédure ».
Le Conseil supérieur de la liberté de communication a, de son côté, indiqué le 12 janvier que les faits qui sont reprochés au directeur de Talassa ne relevaient pas de sa fonction de journaliste. En clair, le CSLC ne voit aucun délit de presse dans les infractions retenues contre Ghys Fortuné Dombé Bemba, en fait qui sont du droit pénal. « Le motif de cette interpellation ainsi qualifié n’a à priori aucun rapport avec l’exercice de la profession de journaliste », a souligné le Conseil supérieur dans un communiqué.
C’est pourquoi, tout en le déplorant, le CSLC a dit qu’il ne peut « ni s’immiscer ni interférer dans une procédure judiciaire relevant du pénal ». Selon les textes fondant cette institution, le CSLC n’intervient que dans le cas où le journaliste est interpellé dans l’exercice de sa profession.
Le Conseil a cependant suspendu dans la foulée la publication de Talassa pour «récidive manifeste liée à la diffamation, l’injure, la calomnie et l’offense au chef de l’Etat ; l’atteinte à l’honneur et à l’image de la personne morale qu’est la Présidence de la République ; manque constant de considération aux institutions de la République ; refus délibéré de répondre aux convocations du Conseil supérieur de la liberté de la communication».
Le CSLC avait déjà suspendu ce journal. La Cour suprême avait jugé opportun de le réhabiliter. Depuis, le patron de Talassa et le Conseil ont eu des relations tendues.
Le Conseil Supérieur de la liberté de la communication a pour entre autres missions de défendre les journalistes contre les abus des pouvoirs publics.