Les responsables des médias, les éditeurs de presse et les syndicats des journalistes ont lancé le 4 août à Brazzaville une réflexion sur l’organisation des assises de la presse congolaise. Le président de l’Association des droits de l’Homme pour l’univers carcéral (ADHUC) Loamba Moke qui facilite cette réflexion a appelé les journalistes à travailler conséquemment pour identifier les problèmes qui minent le bon développement de la presse congolaise.
Une dizaine de membres de la presse participent à cette rencontre consacrée essentiellement à la pratique du journalisme et aux conditions de travail dans les médias. La question de formation et de renforcement de capacités est constamment revenue dans les discussions. Les responsables des médias ont noté que la seule formation basique et théorique administrée magistralement à l’université Marien Ngouabi ne suffit pas dans la performance du journaliste. « Il nous faut des instituts de formation et des centres d’encadrement agréés où les enseignants du supérieur donneront cours avec les praticiens du métier », a, par exemple, suggéré Bernard Mackiza, l’un des doyens de la presse congolaise.
Dans leur réflexion, les journalistes ont estimé que l’Etat devra booster la création de véritables entreprises de presse au Congo. Il s’agit là des structures économiques créées selon le canevas adopté au Centre de formalités des entreprises (CFE). Dans leur analyse, les participants ont jugé encombrante la mesure qui consiste à déclarer des entreprises de presse au ministre de la Communication à des coûts exorbitants, alors qu’il n’en a pas qualité. Pour Clotaire Hymbou de l’Association des Editeurs de presse du Congo, la survie de la presse congolaise dépend d’une bonne entreprise de presse soutenue par les pouvoirs publics.
Cette idée est soutenue par les journalistes et les organisations syndicales qui estiment que l’aide de l’Etat à la presse doit être budgétisée. Pendant longtemps, la Redevance audiovisuelle (RAV) n’a pas servi la cause des médias au Congo. Les participants pensent qu’il faut carrément la supprimer et la remplacer par une vraie aide publique inscrite dans une ligne budgétaire bien distincte. « Cette aide est substantielle pour les entreprises de presse. Nous avons pris beaucoup de retard par rapport à certains pays qui le font couramment chaque année », a indiqué Edouard Adzotsa, syndicaliste.
Cette table-ronde qui s’achève ce 5 août permettra de jeter les bases des assises de la presse congolaise. La réflexion initiée par l’ADHUC devrait continuer avec les autres acteurs des médias jusqu’à l’approbation d’un document par l’ensemble des journalistes. Il fera alors l’objet de discussions au cours des assises de la presse congolaise que les membres des médias veulent faire convoquer par les pouvoirs publics.