Une femme chef de district de Dedza et pionnière dans la lutte pour les droits des femmes et des enfants au Malawi, Theresa Kachindamoto, a décidé de lutter contre les mariages précoces en les brisants pour renvoyer les filles à l’école.
La chef de district a déjà brisé 850 mariages précoces, fixant ainsi l’âge légal du mariage, dans le droit coutumier à 18 ans. « Je ne veux pas de mariages précoces », a-t-elle déclaré à l’organisation U.N Women, poursuivant qu’ « aucun enfant ne devrait accomplir des tâches ménagères quand il est censé aller à l’école. »
La lutte de cette femme horrifiée par les fillettes mères à douze ans, a permis de limiter au maximum les mariages précoces dans ce pays. Elle a, à cet effet, ordonné aux 50 fonctionnaires de son district de conclure un accord destiné à bannir le mariage précoce.
Theresa Kachindamoto a, en juin 2015, prononcé pas moins de 330 suspensions de mariages précoces, suspendant, par ce fait, les fonctionnaires qui refusaient d’obtempérer. Grâce à sa volonté de fer, elle a annulé 850 mariages précoces au cours de ces trois dernières années.
Plus de la moitié des jeunes filles au Malawi sont mariées avant 18 ans, indique une étude des Nations Unies de 2012. C’est ce qui explique les résultats déplorables du pays au niveau de l’indice de développement, une norme internationale pour presque tous les états membres des Nations Unies sur la santé, l’éducation et la prospérité économique.
Malgré les menaces de mort dont elle est l’objet, Kachindamoto reste déterminée à changer les lois et les esprits en faveur des femmes de Malawi.
En Afrique, les jeunes filles sont, semble-t-il, souvent données en mariage, parce que la dot permettrait d’alléger les difficultés financières des familles. Il serait judicieux d’étendre à tous les pays africains, les lois et la méthode de Kachindamoto, en recommandant les Nations Unies à prendre une résolution dans ce sens.