La chute du pétrole avoisine à nouveau les 60 dollars
Le cours mondial du baril du pétrole, en chute depuis quelques semaines, s’est précipité à 60, 58 dollars, et selon les prévisions, la situation pourrait rester intacte jusqu’en début de semaine prochaine. Le Congo dont l’économie dépend essentiellement du pétrole avait estimé à 70 dollars le prix du baril de l’or noir en constituant son budget 2019.
Les nouvelles du marché mondial de Brent ne sont pas bonnes, vu de Brazzaville, capitale d’un pays pétrolier et dont les 65% des ressources budgétaires proviennent de la vente des cargaisons du pétrole et autres taxes liées à l’exploitation et à la commercialisation du brut. A la date du 6 juin, le baril se négociait à moins de 61 dollars. Les fluctuations restent fortes, notamment à cause de vives tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.
Le pétrole atteint ainsi son niveau le plus bas depuis janvier 2019. En avril dernier, le baril de Brent avait presque dépassé la barre des 74 dollars, alors qu’en fin 2018, le baril avoisinait les 49 dollars.
Malgré d’incessants discours sur la diversification de son économie, le Congo compte encore énormément sur son pétrole qui représente le tout premier produit d’exportation du pays, soit 95%. Le pays devrait produire en 2019 quelque 360.000 barils par jour. Et actuellement, la Chine est devenue la principale destination de l’or noir congolais, bien que les partenaires traditionnels comme la France gardent une bonne marge sur le produit.
Si le marché du pétrole se porte mal, l’économie congolaise tousse systématiquement. D’ailleurs, le pays ne s’est toujours pas relevé de la chute du pétrole de 2014. L’Etat a été obligé de délaisser plusieurs programmes de construction et d’industrialisation, et certains investissements dans le secteur pro-pauvre pour ne plus que se concentrer sur les urgences du quotidien, telles que les dépenses de fonctionnement, notamment le payement des salaires des fonctionnaires.
Pour 2019, le pétrole dont le baril a été retenu par le gouvernement à un prix moyen de 70 dollars devrait rapporter près de 1.055 milliards de francs CFA pour un budget total de plus de 2.067 milliards. Grâce à la remontée des cours constatée en début d’année et des prévisions alléchantes, le budget congolais a été prévu en hausse de 44% par rapport à l’année dernière.
Avec un baril qui flirt à nouveau les 60 dollars, les prévisions risquent de basculer, et plusieurs autres projets mis en carton. En 2013, le prix du baril avait atteint 117 dollars, avant de chuter brutalement, en quelques mois, à 49 dollars.