Le vice-Premier ministre Firmin Ayessa a ouvert le 25 novembre à Madingou une concertation qui réunit dans la capitale préfectorale de la Bouenza, dans le sud ouest, des acteurs politiques et de la société civile pour discuter de l’organisation de l’élection présidentielle de 2021. Les travaux seront ensuite dirigés par le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, Raymond Zephyrin Mboulou.
Plus d’une centaine d’acteurs politiques et les membres de la société civile vont discuter pendant 48 heures de l’organisation consensuelle de l’élection présidentielle de mars 2021.
Le chef de la Majorité présidentielle Pierre Moussa et celui de l’opposition, Pascal Tsaty Mabiala, prennent part à cette concertation. D’autres figures de proue de l’opposition comme Claudine Munari sont également à Madingou.
Mais avant le départ pour Madingou, l’annonce de cette concertation politique avait divisé la classe politique. L’opposition avait posé plusieurs conditions avant de s’y rendre. Quelques jours avant, ces assises ont donné lieu à des déclarations contradictoires au sein de la classe politique congolaise.
Volte-face au Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD), où son président Jean-Jacques Serge Yhombi Opango avait d’abord annoncé dans un communiqué qu’il n’ira pas à cette concertation. « Je suis venu vous dire que nous, le RDD, nous serons à Madingou pour dire notre mot à cette concertation », s’est-il rebiffé mardi devant la presse, accusant le chef de file de l’opposition d’avoir mal réparti les quotas.
Anatole Limbongo Ngoka, candidat déclaré à la présidentielle de 2021, régulièrement invité pour participer à cette concertation s’est vu empêcher d’embarquer pour un motif judiciaire. Il en a appris à ses dépens. « C’est à l’aéroport qu’on m’a signifié que mon nom n’était plus sur la liste car la cour suprême aurait rendu une décision me refusant le titre de président du chef de parti, suite à ma condamnation en 2016. J’ai donc été empêché d’embarquer, donc je suis revenu à la maison », témoigne-t-il après sa désillusion.
A l’UPC de Paulain Makaya, les militants estiment que Madingou est un faux-fuyant. « Nous demandons au pouvoir de respecter l’ordre constitutionnel. Ce qui se passe à Madingou est un faux-fuyant, cela n’a rien à avoir avec le peuple Congolais. Ils sont en train de vouloir préparer leurs arrières pour avoir à manger et à boire. Nous disons, non, nous n’en voulons pas. Nous attendons le vrai dialogue. Mais au moment venu, nous donnerons notre position de façon claire », affirme Paulin Makaya.
Ce que ne soutient pas Jean Valère Mbani, président du parti le Congo en marche. « Nous estimons que c’est une opportunité unique et importante pour que nous puissions avoir une élection présidentielle transparente et apaisée. Notre parti le Congo en marche prône la paix et le dialogue et sommes donc heureux d’être à Madingou », défend-il.
Pour l’ancien ministre Alain Akouala, le dialogue devrait éviter aux acteurs des confrontations inutiles et meurtrières. « Je pense que le Congo ne pourra pas faire l’économie d’un dialogue refondateur à travers lequel nous définirons une vision commune. C’est une interpellation de toute la classe politique, et ce dialogue est de la mission du Conseil national de dialogue », analyse l’ancien ministre et membre du PCT, le parti au pouvoir.
La concertation qui s’ouvre ce matin à Madingou vise l’adhésion de la classe à l’organisation consensuelle de l’élection présidentielle par l’administration.