La conférence-débat sur la thématique ’’ La diplomatie coutumière africaine pour la culture de la paix ’’ animée par le professeur Urbain Koidio Amoa, de nationalité ivoirienne et qui entre dans le cadre du festival populaire des musiques traditionnelles d’Afrique (Feux de Brazza), s’est tenue en présence de la ministre de l’industrie culturelle, le secrétaire exécutif des sages et notabilités traditionnelles, des universitaires et des étudiants.
« L’objet de la diplomatie coutumière est la recherche permanente du consensus. C’est l’usage soigné du discours, des attributs du pouvoir et du Commandement. Elle alterne le sacré et le spirituel qui partent toujours ensemble », a indiqué le professeur Koidio Amoa.
La diplomatie coutumière qui est certes l’émanation des approches consensuelles à l’africaine prend en compte des aspects universelles en matière de résolution des conflits. « La résolution des problèmes au moyen de la diplomatie coutumière, loin des stéréotypes, procède par cinq étapes : la vérité intérieure, la vérité scientifique, la vérité historique, la vérité divine et la vérité consensuelle », a précisé le professeur Urbain Amao Koidio.
Pour mieux promouvoir la voie de la pacification selon la méthode africaine, l’universitaire ivoirien prône l’appropriation de la démocratie coutumière par tous les états africains. « Elle a fait l’objet de la création d’une chair que nous conseillons à l’Union africaine pour la création d’un conseil académique africain qui sera un observatoire de la promotion des valeurs ancestrales en matière de règlement de conflit. C’est l’option qui ramènera l’Afrique vers l’Afrique, c’est-à-dire vers les valeurs authentiques d’Afrique », a-t-il fait savoir.
Présente à cette conférence débat, la ministre en charge de l’industrie culturelle Lydie Pongo croit en la diplomatie coutumière africaine. « La diplomatie coutumière est un levier important pour la paix en Afrique », a-t-elle reconnu.
Pour le directeur exécutif de Feux de Brazza, Hugues Ondaye l’Afrique est à la croisée des chemins entre sa destinée faussée par les cultures d’emprunt et le retour à sa propre destinée encrée dans sa culture héritée de ces ancêtres. « L’Afrique est construite sur des modèles importés qui ne tiennent pas compte des réalités coutumières et culturelles africaines. L’exemple de Brazzaville, la capitale du Congo, bâtie sur des bases d’appartenances tribales et ethniques »